Thomas Siniecki, Media365 : publié le jeudi 19 octobre 2023 à 21h22
Le souvenir de Dominique Rocheteau, c'est celui d'une époque bien lointaine du football, qui a pourtant bercé des générations et des générations. L'ancienne légende publie un livre sur ce thème global.
Le football n'est plus celui des années 70 et 80, c'est un fait. Que beaucoup d'anciens déplorent pour diverses raisons, à l'image de Dominique Rocheteau qui se fait un peu leur porte-parole dans son livre Foot sentimental. Le symbole de la grande AS Saint-Etienne, multiple championne de France et finaliste de la Ligue des Champions en 1976, a été aidé par Denis Chaumier (l'ancien rédacteur en chef de France Football) afin de structurer son ouvrage. "J'avais des choses à dire, et des choses à transmettre", explique-t-il à France 3, qui est allé le rencontrer à la Foire du Livre de Saint-Etienne.
"Je parle de tout ce que j'aime, c'est une sorte de transmission"
"C'est pour partager avec tous les supporters qui m'ont suivi pendant ma carrière et après. J'ai toujours des marques d'affection et de sympathie, j'avais envie d'écrire aussi pour eux. Je raconte ma vie, mes grands moments sportifs et mes passions. Et je parle bien sûr de l'évolution du football, du rugby, du cyclisme, de musique. Je parle de tout ce que j'aime, c'est une sorte de transmission." Celui qui a aussi été attaquant des Bleus lors des deux grands Mondiaux en 1982 et 1986, achevés chacun en demi-finales (face à l'Allemagne, pour le fameux match de Séville perdu aux tirs au but après un 3-3 en prolongation, puis 2-0 devant le Brésil quatre ans plus tard), "aborde aussi des thèmes comme la violence, l'argent, le football amateur auquel je suis très attaché..."
"Le chapitre s'appelle L'armée de l'ombre, c'est-à-dire les bénévoles et les éducateurs qui sont très importants, à mon avis." Dominique Rocheteau était aussi invité sur France 5 cette semaine et a déclamé le même type de discours, s'appuyant sur ses propres déclarations de l'époque où il avait indiqué qu'il pourrait jouer gratuitement s'il le fallait : "Il n'y a pas que du bon dans l'argent roi. L'esprit a changé, ce serait bien qu'il y a ait une meilleure répartition de la richesse." Désormais âgé de 68 ans et retraité de la direction de l'ASSE, où il a occupé divers postes lors de la décennie précédente, regrette "que le fossé se creuse" : "Il faut faire attention à l'image du football, les gens disent que le rugby c'est mieux, qu'il y a moins d'argent."