FFF : "Le Graët n'a plus la légitimité", selon l'audit

Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 30 janvier 2023 à 19h10

En attendant de possibles suites judiciaires qui pourraient pousser définitivement Noël Le Graët vers la sortie, la teneur du fameux audit à la FFF commence à se préciser. Comme attendu, il est accablant contre le président mis en retrait de la Fédération.

Les premières conclusions de l'audit au sein de la FFF, commandité par le ministère des Sports, ont été révélées par RMC Sport. La principale est très claire : selon les trois fonctionnaires de l'Inspection Générale de l'Education, du Sport et de la Recherche, Noël Le Graët ne peut plus être président. En voici les termes exacts : "Compte tenu de son comportement et ses déclarations envers les femmes, ses déclarations publiques et les défaillances de la gouvernance de la FFF, il ne dispose plus de la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français." Il y a eu un total de 103 personnes interrogées, pour 56 auditions : sept recommandations sont réservées à Le Graët et Florence Hardouin, la directrice générale, cinq autres le sont directement pour le ministère des Sports et n'ont pas (encore ?) fuité non plus.

"Une attitude problématique, au minimum sexiste"

Hardouin est aussi pointée du doigt pour son désintérêt global des choses du football, ce qui a pu conduire à une certaine "passivité" en plus d'un "management brutal, mais pas harcelant". Ses rapports avec Le Graët se seraient détériorés au moment du Mondial 2018, "période pendant laquelle la directrice générale concentrera des pouvoirs supérieurs à ceux usuellement exercés pour des fonctions similaires dans d'autres fédérations sportives importantes".

La prise de parole de l'agente Sonia Souid a libéré d'autres témoignages contre Le Graët, qui ont ensuite été complétés pour l'audit. "Depuis deux ans, les prises de position de M. Le Graët sont en décalage avec les exigences d'exemplarité qui incombent à un président de fédération sportive bénéficiaire d'un contrat de délégation avec l'Etat (...) Les auditions conduites par la mission ont mis en lumière une attitude problématique de M. Le Graët vis-à-vis des femmes, qui peut être qualifié au minimum de sexiste." L'audit, globalement, établit enfin une gouvernance à revoir afin de laisser beaucoup plus de place aux oppositions.

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