Bleus : Quand Platini, Giresse et Battiston se souviennent de la demi-finale face à la RFA à la Coupe du Monde 1982

Bleus : Quand Platini, Giresse et Battiston se souviennent de la demi-finale face à la RFA à la Coupe du Monde 1982©Panoramic, Media365
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Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le mardi 05 juillet 2022 à 19h58

Il y a bientôt 50 ans, l'équipe de France s'inclinait contre la RFA en demi-finale de la Coupe du Monde 1982. Une soirée restée dans toutes les mémoires...



Dans quelques jours, cela fera 40 ans. Tous ceux qui étaient en âge de saisir l'instant s'en souviennent encore, fans de ballon rond ou pas. Car l'événement avait frappé les esprits par son issue terriblement décevante après avoir envisagé durant de nombreuses minutes une grande première. Le 8 juillet 1982, l'équipe de France échouait aux portes de la finale de la Coupe du Monde, terrassée par la RFA d'Harald Schumacher , au bout d'une soirée épique (3-3, 4-5 aux tirs au but). La fameuse nuit de Séville... Les Bleus de Michel Hidalgo avaient longtemps dominé cette demi-finale du Mundial 82 avant de finir en pleurs comme dans tout l'Hexagone, sortis aux tirs au but après avoir mené 3-1 à la 99eme minute et un but mémorable d'Alain Giresse.

Giresse : « « 3-1 ! On est en finale de la Coupe du Monde ! Je cours, j'y pense. Ça cogne fort dans la tête »

« Le ballon m'arrive juste comme il faut à la limite de la surface. Je peux tirer du gauche mais, alors, le marchand de cacahuètes devant le stade va prendre le ballon sur le crâne. Je choisis mon meilleur pied, une frappe sèche du droit, entre cou-de-pied et extérieur. Mon corps accompagne bien. Le ballon ricoche sur le poteau et entre », se souvient « Gigi » dans le magazine L'Equipe. « 3-1 ! On est en finale de la Coupe du Monde ! Je cours, j'y pense. Ça cogne fort dans la tête. Tout le monde me saute dessus. » Mais les Bleus seront finalement rejoints sur des buts de Rummenigge (103eme) et Fischer (108eme) puis s'inclineront lors de la séance fatidique...

Platini sur Battiston : « On dirait qu'il est mort ! »

Cette demi-finale, les Bleus auraient dû l'achever en supériorité numérique suite à l'attentat de Schumacher sur Patrick Battiston. Entré en jeu à la 50eme minute en lieu et place de Bernard Genghini, le Stéphanois n'était resté sur le terrain sévillan que dix minutes, violemment percuté et balancé par le gardien allemand. « Je me situe plein axe. Michel, je le côtoie depuis deux saisons à Saint-Étienne. Avec lui, si l'appel est bon, la balle arrive dans les pieds. Je fonce... Sa transversale est merveilleuse, dans ma course, ni trop fort ni trop loin. Je vois un boulevard. J'accélère, j'accélère... C'est pour moi ! », rembobine le défenseur. Je me dis : "Oulah, y a un truc qui m'arrive droit dessus..." Je touche le ballon pied gauche, puis je veux vite m'enlever. Je n'ai pas le temps ! » Michel Platini est choqué : « Le choc m'échappe car je suis le ballon des yeux. Va-t-il entrer ? Bon sang, il file à côté du but ! Puis je reviens vite à Patrick qui gît sur l'herbe. On dirait qu'il est mort ! » Didier Six n'a pas oublié être vite arrivé près de Battiston : « J'arrive le premier près de lui. Son corps convulse, ses yeux sont révulsés. Il serre les poings, grimace. Il est en train de partir... Platoche appelle les secours. L'agitation autour de Patrick crée la panique. »


Mais Harald Schumacher restera sur la pelouse, l'arbitre, M. Corver, ne l'expulsant pas ! Le portier n'est même pas averti... « Alors que tout le monde est en panique, Corver discute avec Schumacher. Les deux sourient ! L'Allemand se met à jongler avec le ballon en attendant que ça passe. Cet enfoiré n'en a rien à foutre de sa victime. Il se tient à l'écart, complètement illuminé, d'un air de dire : "J'ai fait ce que je devais faire, le reste, je m'en fiche." J'ai envie de tout casser », fulmine Marius Trésor, buteur et auteur du 2-1 à la 92eme minute. « Le visage de Patrick est tout blanc. Sa main pend, je la saisis. Je marche à côté de la civière qui l'emmène hors du terrain. Il ouvre les yeux, ça me rassure un peu », relève Platini. Trois jours plus tard, la RFA s'inclinera en finale contre l'Italie de Paolo Rossi (1-3) à Madrid.

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