Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 21 juin 2023 à 14h09
La Fédération allemande a invité le gendarme Nivel, sauvagement agressé par des hooligans allemands lors de la Coupe du monde 1998, à venir assister à la rencontre amicale entre la Mannschaft et les Bleus en septembre.
Vainqueurs de la Grèce lundi soir au Stade de France (1-0), les Bleus ont bouclé la phase aller des qualifications de l'Euro 2024 par une quatrième victoire en autant de matchs. Les hommes de Didier Deschamps rejoueront le 7 septembre prochain, contre l'Irlande au Parc des Princes, cinq jours avant un match amical de gala contre l'Allemagne à Dortmund. Un match auquel assistera le gendarme Daniel Nivel, grièvement blessé à Lens par des hooligans allemands lors de la Coupe du monde 1998, après la rencontre entre la Mannschaft et la Yougoslavie.
"L'un des chapitres les plus sombres du football allemand"
"La Fédération accueillera très chaleureusement la famille Nivel à Dortmund. Je suis très heureux qu'ils aient accepté cette invitation", a déclaré dans un communiqué Bernd Neuendorf, le président de la Fédération allemande de football (DFB). "Le courage de vivre de Daniel Nivel et l'attitude courageuse de sa femme Lorette m'émeuvent", a-t-il ajouté. Aujourd'hui âgé de 68 ans, le gendarme Nivel est hémiplégique, a perdu l'odorat et le goût et est aveugle d'un œil. Pour Bernd Neuendorf, cette sauvage agression par des hommes qui "se sont comportés comme des monstres", reste "l'un des chapitres les plus sombres du football allemand". Six hooligans avaient été condamnés à des peines de prison allant de trois ans et demi et dix ans, et ils ont tous été libérés depuis.
La Fédération allemande, qui a créé en 2000 la Fondation Daniel Nivel, notamment en charge de la prévention de la violence, avait déjà invité le gendarme à des matchs, comme lors de la Coupe du monde 2006 en Allemagne, ou l'Euro 2016 en France. Et il avait reçu la Croix de Chevalier de l'Ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne avant un match de la Ligue des nations entre Français et Allemands à Saint-Denis en 2018 (photo).