Axel Allag, Media365, publié le vendredi 04 août 2023 à 19h10
Pour Hervé Renard, le France-Maroc de mardi en 8ème de finale de la Coupe du monde sera "particulier" du fait de son passé de sélectionneur des Lions de l'Atlas entre 2016 et 2019, mais le sélectionneur des Bleues tentera de contenir ses sentiments pour se focaliser sur la performance lors de cette rencontre qui n'aura rien d'aisée.
"Agréablement surpris" par la qualification du Maroc en 8ème de finale de la Coupe du monde, Hervé Renard ne s'attend pas à un 8ème de finale facile, mardi au Hindmarsh Stadium (12 heures). Dans un entretien accordé à L'Equipe, le sélectionneur des Bleues a félicité son homologue, Reynald Pedros, se montrant conscient de l'aspect "féerique" de la qualification des Lionnes de l'Atlas après celles des hommes en demi-finale lors du Mondial au Qatar. "France-Maroc, c'est particulier pour moi mais il faut rester en dehors de ça. J'ai déjà reçu un nombre de messages en +212 (indicatif du Maroc) impressionnant. Mais on est là pour réaliser une belle performance, il faut se focaliser sur cela. Les sentiments, je les garde pour moi", a-t-il évalué avant l'opposition qui n'aura rien de simple alors que, pour une fois, il sera dans le costume de favori.
"Elles veulent nous faire tomber"
"Ils n'ont plus rien à perdre, tout ce qui peut arriver, c'est du bonus. La France représente quelque chose de particulier pour le Maroc, donc c'est simple : elles veulent nous faire tomber. Sortir d'un groupe en éliminant l'Allemagne, c'est la magie du football", a encore clamé Renard. Ce dernier a aussi valorisé le 4-4-2 très discipliné de son futur opposant aussi bien que la connaissance de Reynald Pedros, qui a entraîné l'OL entre 2017 et 2019. Prônant la méfiance, Renard a enchainé dans la même veine : "On est prévenus. Ce sera tout sauf facile". Pour autant, son groupe, lui, ne devrait assurément pas prendre de haut le Maroc sur le terrain alors qu'il a mis en avant le devoir de "rester le plus longtemps possible" dans le tournoi planétaire. "Je n'ai pas de doutes, je sais que j'ai des cadres avec une expérience énorme. Il n'y aura pas de légèreté dans la préparation".
Renard, un "personnage" que l'on aime ou pas
Critiqué par l'ancienne joueuse Mélissa Plaza concernant sa causerie face au Brésil - jugée notamment viriliste - Renard n'a pas cherché à se défendre et a estimé être dans la bonne direction après consultation auprès de son groupe. "Il y a dans cette équipe des caractères forts, elles ne se gêneraient pas pour me le faire savoir. Mon personnage, on l'aime, on ne l'aime pas. Parfois, ça peut desservir d'être un peu trop cash mais je suis comme ça. Je ne sais pas cacher mes sentiments. L'important, c'est que cela contente les joueuses", a-t-il jugé. Puis d'affirmer que son image, parfois clivante, n'allait pas changer : "Si la Fédération me dit un jour que mon image n'est pas bonne pour continuer cette aventure, je dirai que je ne peux pas faire autrement. Si vous me posez une question sur le Maroc, je peux verser une larme parce que les choses m'atteignent de cette façon. J'ai certainement, quelque part, une sensibilité cachée".