Qatar 2022 : Des expulsions hâtives de travailleurs

Faraj Benlahoucine, Media365 : publié le samedi 29 octobre 2022 à 18h57

Sous le feu des critiques en raison du traitement réservé aux travailleurs étrangers, le Qatar se serait bien passé de cette nouvelle polémique. Plusieurs milliers de personnes ont été expulsées de leur logement, sans avoir été relogées.

Jamais, ou rarement, l'attribution d'une Coupe du monde de football n'aura suscité autant de critiques. Régulièrement attaqué dans les médias, le Qatar pâtit d'une image dégradante en raison du traitement réservé aux travailleurs étrangers présents sur les chantiers dans cet état du Golfe Persique. Aux nombreux décès recensés depuis plusieurs années s'est ajoutée une polémique liée à des expulsions de travailleurs au mois d'août dernier. Un traitement illégitime selon Nasser Al Kater. Le président du comité d'organisation est monté au créneau deux semaines auparavant, rappelant à l'ordre les médisants et leur conseillant de davantage se concentrer sur leurs propres défauts.



Cela n'a toutefois pas empêché une nouvelle affaire de remonter à la surface. D'après plusieurs agences de presse, dont Reuters, des milliers de travailleurs étrangers ont été expulsés cette semaine de leur logement à Doha. Une douzaine de bâtiments se situant dans un quartier de la capitale qui accueillera des supporters venus du monde entier sont concernés. Toujours selon la même agence de presse, les avis d'expulsion n'ont été communiqués que deux heures auparavant aux travailleurs dont la majorité proviennent de pays d'Asie méridionale (Inde, Pakistan, Bangladesh) et d'Afrique orientale. Une mesure qui a touché uniquement des hommes vivant seuls, les familles ont été épargnées.

Deux discours diamétralement opposés

Une version contraire à la la défense du Qatar. Un responsable du gouvernement a affirmé que ces expulsions entrent dans le cadre de "plans globaux et à long terme" entrant dans une modernisation urbaine et répondant également à une loi locale interdisant les "camps de travailleurs" dans les quartiers résidentiels familiaux. "Tout le monde a été relogé dans des logements sûrs et appropriés", déclare également cette source qui a aussi pris le soin de certifier que des préavis avaient été communiqués. Une version loin de la réalité relate Reuters. Sur place, des travailleurs expulsés s'indignent et déclarent ne pas avoir disposé de solution de repli pour dormir sous un toit.

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