Focus : Qu'est-ce que le « virus FIFA » ?

Focus : Qu'est-ce que le « virus FIFA » ? ©Icon Sport, Media365
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Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 06 octobre 2025 à 16h13

Les cadres des grands clubs et grandes sélections connaissent la chanson, leurs entraîneurs aussi et ce dans leurs deux équipes. Ce qui entraîne entre elles une vraie maladie de désamour.

On pourrait même l'appeler le rétrovirus FIFA... Car désormais, il est très clair qu'il fonctionne dans les deux sens. Si les clubs se plaignent de voir leurs joueurs revenir blessés de sélection, la contre-organisation s'est développée avec quelques forfaits parfois alambiqués afin de garder ses (chers) employés au bercail. Il y a un an, en octobre 2024, Kai Havertz et Kobbie Mainoo venaient ainsi de jouer avec Arsenal mais n'avaient pas rejoint leurs sélections respectives dans la foulée, sous prétexte de genou douloureux et de virus. "Mikel Arteta apprend vite", se réjouissaient les supporters des Gunners sur les réseaux sociaux, échaudés par la grave blessure de Martin Odegaard avec la Norvège le mois précédent. La saison dernière, un imbroglio concernant Kylian Mbappé prétendument blessé avait également frappé l'équipe de France, qui s'était probablement arrangé (de gré ou de force) avec le Real Madrid pour ne pas appeler son capitaine.

Car il y a bien sûr une réalité, celle de ces fameuses dates FIFA : septembre, octobre, novembre, mars et juin, en plus des grandes compétitions dont la CAN ou la Coupe d'Asie qui privent carrément les clubs d'éléments parfois majeurs en plein hiver, donc en pleine saison - surtout que les deux dernières journées de Ligue des champions, désormais, ont lieu fin janvier. Les clubs sont obligés de libérer leurs stars et ne peuvent ensuite que prier pour ne pas constater trop de dégâts. Les exemples sont légion et surtout de plus en plus constants, face à l'accumulation des matchs. Rien qu'en septembre, au Barça, Frenkie de Jong s'est blessé avec les Pays-Bas et Lamine Yamal avec l'Espagne, tandis qu'Ousmane Dembélé et Désiré Doué sont toujours indisponibles avec le Paris Saint-Germain à la suite de leur dernier passage en bleu.

Luis Enrique : "L'entourage est très différent en sélection, mais chaque coach essaie de faire pareil"

Luis Enrique aurait assurément aimé que Joao Neves et Khvicha Kvaratskhelia, qui n'ont pas joué de la semaine (à Barcelone comme à Lille, et ça date même de deux semaines plus tôt pour le Portugais), ne soient pas convoqués avec leurs nations, ce qui sera d'ailleurs finalement le cas pour le premier nommé. Mais en tant qu'ancien sélectionneur de la Roja, il se dit compréhensif. Tout en mettant un petit coup de pression au passage : "Je pense toujours à la santé de mes joueurs et je ne prends de risque pour personne. La dernière fois, Joao Neves s'est échauffé mais n'est pas entré, c'est très important. L'entourage est très différent en sélection, mais chaque coach essaie de faire pareil." Sans parler des Sud-Américains et leurs voyages à l'autre bout de la planète pour les éliminatoires de la Coupe du monde... A commencer par le PSG, de plus en plus de clubs ménagent leurs joueurs non seulement au retour de leurs rassemblements, mais désormais ils le font aussi en amont.

En 2021, Arsène Wenger avait préconisé de réduire le nombre de rassemblements tout en allongeant leur durée, pour que la saison se ramasse sur deux coupures de trois semaines (comme c'est le cas dans beaucoup d'autres sports). Au final, rien n'a changé, si ce n'est qu'il y a toujours moins de matchs amicaux avec l'apparition de la Ligue des nations... Meilleur pour l'enjeu, moins bon pour le repos et la santé. Une indemnisation a néanmoins été fixée par la FIFA en cas d'indisponibilité d'un mois ou plus, sur la base du salaire fixe du joueur et limitée à un montant de 20 548 euros par jour, avec un maximum établi à sept millions et demi d'euros par joueur et par accident (pour une durée maximale d'un an). On vous laisse faire les calculs... Seule certitude, aux yeux des employeurs, qui ne disposent pas toujours des moyens du Real, du Barça ou du PSG, ce ne sera jamais suffisant.

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