Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 17 novembre 2023 à 16h10
La FIFA devrait s'adjoindre très prochainement l'apport financier colossal d'Aramco, acteur économique incontournable en Arabie Saoudite et même dans le monde.
Même les moins avertis (ou les plus naïfs) concernant le monde du business auront bien du mal à y voir un hasard... Presque dans la foulée de l'attribution de la Coupe du Monde 2034 à l'Arabie Saoudite - ce sera officiel l'année prochaine, au dernier trimestre 2024, mais le royaume asiatique est le seul candidat à l'organisation -, la FIFA s'apprête à ficeler un contrat de sponsoring avec un géant pétrolier local, en l'occurrence Aramco, jusqu'en... 2034. Selon les informations du Times, il s'agit tout simplement de l'entreprise la plus rentable du monde.
Fort : "Presque tous les événements sportifs mondiaux traitent avec des entreprises liées à l'Etat"
La Fédération Internationale doit en récupérer 100 millions de dollars par an, une somme qu'aucun sponsor n'offre pour le moment à l'instance mondiale, ce qui lui permettrait d'atteindre ses prévisions très en hausse à onze milliards de dollars sur la période allant de 2023 à 2026. "Difficile d'imaginer un Mondial en Arabie Saoudite sans Aramco" estime Ricardo Fort, expert du domaine puisqu'il était responsable du sponsoring international chez Visa et Coca-Cola. Ce dernier rappelle que "presque tous les événements sportifs mondiaux traitent, dans leur sponsoring, avec des entreprises liées à l'Etat".
C'était le cas en Russie avec Gazprom en 2018, ou encore avec Qatar Airways en 2022. Une forme de transparence, donc, même si ça ne suffira assurément pas à calmer les polémiques... Aramco est déjà implanté dans le monde du sport, particulièrement en F1 depuis 2020, avec Aston Martin mais aussi avec l'organisation de la discipline, ainsi qu'en cricket (Fédération Internationale et Fédération Indienne) et sur le circuit de golf féminin. Il s'agit donc de la première compagnie pétrolière au monde, qui gère le plus grand gisement de la planète (Ghawar) et détient presque la totalité des ressources du pays. Créée en 1933, elle n'a dévoilé ses comptes pour la première fois qu'en 2019.