Marie Mahé, Media365 : publié le lundi 03 octobre 2022 à 16h00
Ce lundi, Paris, Marseille et Bordeaux se sont ajoutées aux villes françaises qui refusent d'installer des écrans géants et de mettre en place des fan zones pour le Mondial au Qatar.
Le boycott se poursuit du côté de la France. En effet, plusieurs villes de l'Hexagone ont d'ores et déjà annoncé leur refus d'installer des écrans géants, ou même de mettre en place des fan zones, dans le cadre de la Coupe du Monde, qui se déroulera du côté du Qatar, entre les dimanches 20 novembre et 18 décembre prochains. Après Strasbourg, Lille ou bien encore Rodez, voilà que Paris, Marseille et Bordeaux sont les dernières villes à rejoindre cette liste. A Bordeaux, la décision a été officialisée lundi par l'intermédiaire du maire écologiste Pierre Hurmic. A ce sujet, ce dernier s'est exprimé devant la presse et dans des propos rapportés par l'AFP : "J'aurais vraiment l'impression, si Bordeaux accueillait ces fan zones, d'être complice de cette manifestation sportive qui représente toutes les aberrations humanitaires, écologiques et sportives."
A Marseille, le maire socialiste Benoît Payan a communiqué à peu près de la même manière : "Cette compétition s'est progressivement transformée en catastrophe humaine et environnementale, incompatible avec les valeurs que nous voulons voir portées au travers du sport et notamment du football. Marseille, fortement attachée aux valeurs de partage et de solidarité du sport et engagée pour construire une ville plus verte, ne peut contribuer à la promotion de cette Coupe du monde de football 2022 au Qatar."
Puis Paris a emboîté le pas par la voix de Pierre Rabadan, son adjoint aux Sports (pour l'AFP) : "Pour nous, il n'a pas été question d'installer des zones de diffusion des matchs pour plusieurs raisons : la première, ce sont les conditions de l'organisation de cette Coupe du monde, tant sur l'aspect environnemental que social ; la seconde, c'est la temporalité, le fait que ça ait lieu au mois de décembre."
La sobriété énergétique également évoquée
Il y a plusieurs raisons à cette envie de boycott. A savoir la façon dont sont traités les travailleurs immigrés mais également le nombre de décès enregistrés au moment de la construction des huit stades amenés à accueillir l'ensemble des rencontres prévues pour ce Mondial. Officiellement, le bilan est de trois morts. Mais dans un rapport, l'Organisation internationale du travail fait état d'un total de 50 travailleurs décédés, durant l'année 2020, lors d'accidents du travail du côté du Qatar, sans oublier 500 blessés graves. Mais selon l'OIT, ce chiffre pourrait bel et bien être sous-estimé, pour des raisons de lacunes au niveau du système qui recense ce genre d'accidents. Outre ces raisons liées à la question des droits de l'homme, Pierre Hurmic en a avancé une autre, à savoir celle de la sobriété énergétique : "Vous ne pouvez pas appeler vos concitoyens à la sobriété et vous-même vous montrer complice d'aberration énergétique de cette nature. Ceux qui ont attribué en 2010 la Coupe du Monde au Qatar étaient à des années-lumière de ce qu'était une sobriété énergétique."