Thomas Siniecki, Media365 : publié le dimanche 12 mars 2023 à 23h02
Le président de la FIFA, et surtout le procureur général alors en charge de l'enquête pour corruption dans l'attribution de l'organisation du Mondial 2022 au Qatar, auraient été suivis d'un peu trop près en 2017.
Il y avait les conditions de travail sur les chantiers des stades, ou encore les soupçons de corruption sur l'attribution de la Coupe du Monde au Qatar... Désormais, on apprend que les patrons de l'organisation de la compétition ont peut-être espionné l'ancien procureur général Michael Lauber. D'après nos confrères suisses de NZZ am Sonntag, qui assurent s'appuyer sur des documents officiels, celui-ci aurait fait l'objet d'une surveillance rapprochée de la part de l'émirat. C'est lui qui menait l'enquête pour corruption, et d'anciens agents de la CIA auraient même été utilisés par le Qatar pour suivre une de ses entrevues avec Gianni Infantino, déjà président de la FIFA en 2017.
C'est à ce moment-là, précisément le 16 juin à Berne, alors que les rumeurs d'annulation du Mondial 2022 au Qatar battaient leur plein, que cette tentative d'espionnage aurait eu lieu. Un potentiel méfait qui aurait pu être facilité par l'endroit choisi, à savoir l'hôtel Schweizerhof qui est passé sous pavillon qatarien depuis 2009. Et la salle de conférence utilisée pour cette rencontre se trouvait dans le même couloir que l'ambassade du Qatar en Suisse...
Les tensions avec le voisin saoudien rendaient notamment ce contexte particulièrement tendu, les Qatariens craignant alors que Riyad puisse influer auprès de l'opinion internationale. Forcément, ce nouvel angle d'attaque rappelle l'affaire de corruption et de blanchiment qui a poussé le parquet belge à ouvrir une enquête contre des dirigeants du Parlement Européen, en décembre, dans le cadre de relations avec le Qatar soupçonné d'avoir "influencé les décisions économiques et politiques de l'instance, en versant des sommes conséquentes ou en offrant des cadeaux importants".