St Étienne

L1 (J9) : Saint-Etienne arrache le nul dans le derby face à Lyon

L1 (J9) : Saint-Etienne arrache le nul dans le derby face à Lyon©Panoramic, Media365

, publié le 3 octobre

Alors qu'Houssem Aouar a donné l'avantage à Lyon en fin de première période, Saint-Etienne est allé chercher le nul dans le derby au bout du temps additionnel sur un penalty de Wahbi Khazri (1-1).



Il fallait bien l'électricité d'un derby dans le Chaudron pour braver le froid, la pluie battante et la sinistrose ambiante qui planent sur Saint-Etienne ces dernières semaines. On ne cessera de le répéter : dans un derby, la photographie du classement n'existe pas. Un derby, c'est une explication entre vieilles connaissances, isolée dans le temps et l'espace. Ce derby-là n'a pas dérogé à la tradition. C'était intense, indécis, surprenant, parfois renversant. C'était un grand match de foot. La situation de Saint-Etienne, lanterne rouge de Ligue 1, appelait à une certaine prudence. Il n'en a rien été. Voir Lyon piquer d'entrée de jeu nous a épargné le traditionnel round d'observation. Sur sa première fulgurance, Lucas Paqueta a distillé un caviar à Aouar, dont l'ouverture du score a été refusée pour une sortie de but sur le débordement du Brésilien (2eme). Cette alerte a tout débridé. Les Verts ne pouvaient pas calculer. Combattre, cela impliquait de regarder cet OL dans les yeux. Et c'est ce qu'ils ont fait, avec une certaine personnalité.

Paqueta allume la lumière, Aouar douche le Chaudron

Khazri aurait pu et dû débloquer la situation sur une tête facile mais sa reprise s'est écrasée sur le poteau après une action initiée par Nordin (9eme). Le Tunisien a ensuite fait exploser le Chaudron, pour une fraction de secondes, lorsqu'il a fait trembler les filets sur un contre express avant que son but ne soit recalé par le VAR. Entre-temps, l'OL n'était pas resté sans ressort. Parfois au bord de la rupture dans les phases de relance, les hommes de Peter Bosz sont restés fidèles à leur idée de jeu. Leur pressing intense et leur verticalité ont fait très mal, sous l'impulsion de cet intenable Paqueta, dont on ne sait plus s'il est un vrai 10, un faux 9 ou un précieux 8 tant il marie les attributs du créateur moderne. Une chose est sûre : le Brésilien est bien l'interrupteur de cette équipe. C'est lui qui a allumé la lumière sur une merveille d'ouverture dans l'espace pour Aouar, lequel a douché Sainté d'un tir enroulé venu se loger dans le petit filet (0-1, 42eme). Les Verts avaient pris un coup sur la tête. Et l'addition à ce stade du match aurait pu être plus lourde si les buts de Shaqiri et Toko-Ekambi, avant et après le repos, n'avaient pas été refusés (44eme, 47e)me - décidément le thème de la soirée pour M. Letexier. Reste que l'OL est ensuite entré dans une phase de gestion. Une approche toujours risquée dans un derby. Malgré quelques coups offensifs bien sentis, les Gones ont laissé les Stéphanois en vie au cours d'une seconde période sous haute tension.

Lopes voit rouge

Lyon l'a payé à sa manière, quelque part, car l'affaire s'est corsée sur une sortie mal maîtrisée de Lopes, exclu après visionnage de son œuvre : un ballon dégagé qui a rebondi sur sa tête et sa main à une dizaine de mètres en dehors de sa surface, avant un remake de la commedia dell'arte pour mettre en lumière ses talents d'acteur. Lancé dans l'arène, Pollersbeck n'a pas eu le temps de souffler. Le gardien numéro 2 de l'OL avait à peine pris place dans ses cages qu'il a été sauvé par sa barre sur un missile de Gourna (77eme), avant de se dresser à deux reprises sur la route des Verts, en repoussant les frappes sèches de Youssouf (79eme) et Camara (86eme). C'est au bout de la nuit, dans un trou de souris, que Sainté a été récompensé en arrachant un penalty sur un contre de la main de Denayer. Khazri l'a transformé avec autorité, sur le fil, comme un point final à cette bataille emballante (1-1, 90eme +5). Au final, ce derby a offert son lot d'enseignements et de satisfactions, dont celle, pour Saint-Etienne comme pour l'OL, de ne pas avoir lâché les armes au cœur de l'adversité. Mais à ce petit jeu, Lyon a craqué. Chacun vaquera désormais à ses occupations, dans deux mondes bien distincts : l'OL, dixième après s'être vu cinquième, regarde toujours vers le haut quand son rival reste tout en bas. Le derby est fini. Le classement et la routine reprennent leurs droits.

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