Patrick Juillard, Media365, publié le mardi 06 février 2024 à 17h40
Le sélectionneur de la Côte d'Ivoire, Emerse Faé, a répondu aux questions de la presse, mardi à la veille de la demi-finale de la CAN 2023 entre son équipe et la RD Congo. Propos choisis.
Bombardé sélectionneur de la Côte d'Ivoire après le départ de Jean-Louis Gasset, Emerse Faé a jusqu'alors déjoué toutes les embûches rencontrées par son équipe. A la veille de la demi-finale entre les Éléphants et les Léopards de RD Congo, l'ex-adjoint s'est présenté face à la presse, au Palais de la Culture de Treichville.
Les scénarios renversants proposés par ses hommes, le nouveau patron technique les assume mais s'en passerait bien. « Sur les deux derniers matchs, on a eu du mal à mettre en place ce qu'on voulait faire. Face à la RD Congo, on a pour objectif de mieux démarrer et de poser notre jeu d'emblée. On a analysé nos deux entames. On a à cœur de ne pas se contenter de réagir, on doit chercher à imposer notre style de jeu à nous et notre rythme », a reconnu Emerse Faé, dont l'équipe ne paraît paradoxalement jamais aussi redoutable que lorsque les faits lui sont contraires.
« On revient de loin »
« Avant le match du Sénégal, on revenait de loin, on était pratiquement dehors, puisqu'il a fallu attendre la victoire du Maroc. Dès la qualification validée, on s'est reconcentré sur le groupe. On a essayé de lui redonner confiance et lui faire comprendre qu'il fallait être plus solidaire sur le terrain. On le voit aussi pour le Nigeria, on sent qu'ils ont solidité et solidarité, qu'ils attaquent et défendent ensemble, avec des joueurs de qualité mais aussi un bloc et un esprit d'équipe. Je savais que j'avais aussi des joueurs de qualité mais il fallait recréer une dynamique collective pour franchir les étapes », a poursuivi l'ancien Nantais et Niçois, conscient que l'histoire n'était pas forcément destinée à se répéter indéfiniment.
« Les matchs se suivent et ne se ressemblent pas forcément, a-t-il ajouté. Revenir en étant à dix a été une bouffée d'oxygène. Mais la RDC est aussi en pleine confiance, et depuis plus longtemps que nous. Ils vont nous respecter mais aussi faire confiance en leurs forces. »
« Un groupe très solidaire »
L'une de celles d'Emerse Faé depuis son accession au banc a été le coaching. Mais il en faut davantage pour tourner la tête de l'ancien milieu de terrain, qui préfère mettre en avant l'état d'esprit de ses hommes. « Les gens ont tendance à dire que le coach fait des choix gagnants. Bon, je sais que ça ne me suivra pas toute ma carrière. Mais c'est important de savoir que je n'ai pas juste 11 mais 23 joueurs sur lesquels m'appuyer. Tous veulent apporter leur contribution. Et si on veut aller chercher la Coupe pour qu'elle reste ici en Côte d'Ivoire, on ne pourra le faire que tous ensemble ! »
Et même si "coach Faé" sera privé mercredi de quatre joueurs, suspendus (Odilon Kossounou, Serge Aurier, Oumar Diakité, Christian Kouamé). « Ce sont des joueurs qui ont apporté (sur les matchs précédents). Mais même s'ils seront suspendus demain, ils vont aussi nous apporter de la force depuis la tribune. On a réussi à créer un groupe très solidaire. Même après la 90e minute, les gars sont dans un si bon état d'esprit qu'ils apportent toujours quelque chose », se félicite Emerse Faé, avant de conclure par une confidence. « Je me dois de remporter au moins une CAN. Je n'ai pas eu la chance de le faire en tant que joueur. J'ai l'opportunité de la gagner en tant que coach. Alors si je peux le faire quand elle se joue dans mon pays... » Deux matchs séparent encore Emerse Faé de ce rêve.