Faraj Benlahoucine, Media365 : publié le samedi 31 décembre 2022 à 18h55
De nombreuses années après sa carrière de footballeur, Pelé a occupé la fonction de ministre des Sports du Brésil. Un passage en politique remarqué car il est à l'origine d'une amélioration notable des conditions contractuelles des joueurs de son pays.
Embrasser une carrière politique après celle de sportif professionnel demeure une pratique relativement répandue. En France on a connu les exemples de Guy Drut, David Douillet ou encore plus récemment de Roxana Maracineanu. L'ancienne nageuse a été nommée ministre des Sports en 2018, une fonction qu'elle a occupée jusqu'au mois de mai 2022, cédant sa place à Amélie Oudéa-Castéra. Ce parcours emprunté par la médaillée d'argent du 200m dos aux Jeux de Sydney en 2000 ressemble comme deux gouttes d'eau à la trajectoire professionnelle empruntée par la légende du ballon rond, Pelé.
Courtisé par plusieurs présidents brésiliens, le plus illustre des numéros 10 a finalement accepté de collaborer avec Fernando Henrique Cardoso, président du Brésil social-démocrate de droite, entre 1994 et 2002. Ainsi, Pelé a endossé le rôle de ministre des Sports du Brésil entre 1995 et 1998. Pendant son mandat, il avait fait de la condition des joueurs brésiliens son cheval de bataille. En dépit d'une opposition farouche lui glissant des bâtons dans les roues, l'ex-joueur de Santos a réussi à faire passer la loi Pelé en 1998. Cependant, ce texte a été amputé de plusieurs conditions chères au ministre des Sports avant d'être adopté.
La loi Pelé est née en 1998
Grâce au triple champion du monde, l'arrêt Bosman a été importé au Brésil et les joueurs ont pu s'affranchir de la tyrannie des clubs. Les acteurs du jeu ont pu saisir leur destin entre leurs mains à partir de cette année et donc décider de leurs points de chute au terme de leurs contrats. Une avancée significative. Sans cela, Ronaldinho n'aurait par exemple certainement pas été en mesure de rejoindre le PSG en 2001. Mais le Roi a toutefois émis des regrets de nombreuses années plus tard - en 2014 - déçu d'avoir octroyé les pleins pouvoirs aux agents de joueurs et d'avoir provoqué par la même occasion une diaspora brésilienne partout à travers le monde, privant le championnat national de ses meilleurs éléments.