Lancement d'un protocole anti-commotion cérébrale dès janvier

Lancement d'un protocole anti-commotion cérébrale dès janvier©Media365
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Clément Pédron, Media365, publié le mercredi 16 décembre 2020 à 22h15

L'Ifab, garant des lois du jeu, a annoncé la possibilité dès le mois de janvier d'effectuer des changements en cas de suspicions de commotions cérébrales. Cette mesure sera également appliquée dans le sport amateur.

C'était une mesure attendue et importante au regard des conséquences qu'elles peuvent causer. Ce mercredi, l'Ifad, l'institution garante des lois du jeu, s'est prononcée à propos des commotions cérébrales. Ces dernières, moins évoquées dans le milieu du football que dans le rugby ou le football américain semblent désormais être prises au sérieux en 2020. Pour rappel, elles peuvent causer des symptômes à court terme, des vertiges, maux de tête, confusions, nausées, mais leur répétition est aussi mise en cause dans les maladies neurologiques précoces. Cette annonce apparaît quelques heures à peine après un nouveau témoignage, celui de Jan Vertonghen. Le défenseur belge de Benfica, ancien des Spurs de Tottenham, a révélé avoir souffert pendant neuf mois des séquelles subies par une commotion cérébrale survenue après un coup de coude involontaire de son coéquipier Toby Alderweireld, lors de la demi-finale de la Ligue des Champions 2019. Son témoignage est venu appuyer la mauvaise expérience vécue par Loris Karius, le gardien de Liverpool, victime d'un coup de coude dans le crâne et auteur de deux bourdes inhabituelles dans la foulée en finale de la C1 en 2018 qui, a posteriori, ont été provoquées par une commotion cérébrale.

Après presque un an de consultations avec les différentes parties (les experts en commotion cérébrale, les médecins d'équipe, les représentants des joueurs, les entraîneurs, les organisateurs de compétitions, l'arbitrage et les experts des lois du jeu), l'Ifab a donc décidé de mettre en place des tests de remplacements pour suspicion de commotions cérébrales dès le mois de janvier prochain. L'objectif de cette mesure est d'empêcher un joueur de subir un deuxième choc à la tête qui pourrait avoir de « graves conséquences » sur sa santé selon le communiqué publié par l'Ifab. Ce changement permettrait à la fois au joueur d'être correctement pris en charge mais également à son équipe de ne pas être désavantagée.


Lors d'une conférence téléphonique, David Elleray, directeur technique de l'Ifab, a précisé que ce système de remplacement supplémentaire a été préféré à un remplacement temporaire, qui aurait maintenu « une pression sur le joueur pour reprendre le match ». Alors que les commotions cérébrales sont connues pour être assez sous-estimées avec des effets tardifs sur la santé, l'idée est de prendre le temps de bien évaluer la santé du joueur en le sortant définitivement. Enfin et dernière précision, l'intérêt de cette mesure est qu'elle soit bénéfique à tous les « niveaux de football », comprenez au niveau professionnel comme amateur. L'Ifab souligne en effet que « l'essentiel des rencontres de football est disputée sans médecin ou personnel médicalement formé sur les lieux ».

Ce protocole devait, au départ, être expérimenté lors du tournoi olympique de football des JO de Tokyo, mais son report d'un an à l'été 2021 a bouleversé le calendrier. Les confédérations, fédérations et organisateurs de compétitions intéressés « devront se manifester » auprès de la Fifa et de l'Ifab pour mettre en place ce protocole.

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