Justice : Maradona « séquestré » selon son ex-compagne

Justice : Maradona « séquestré » selon son ex-compagne ©Icon Sport, Media365
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Juba Touabi, Media365, publié le mercredi 09 avril 2025 à 19h47

Le procès très médiatisé autour du décès de Diego Maradona a pris un tournant ce mardi, avec le témoignage de Veronica Ojeda, ex-compagne de l'icône du football argentin et mère de l'un de ses enfants.

À la barre, la voix brisée par l'émotion, elle a dressé un portrait accablant des derniers mois de vie de la légende mondiale, évoquant un isolement quasi total, une dégradation physique inquiétante, et une prise en charge médicale défaillante. Sous les regards attentifs de la cour, Veronica Ojeda a décrit un homme coupé de ses proches, enfermé dans un quotidien de solitude et de peur. « Il vivait comme séquestré. Il avait peur de tout », a-t-elle lâché. Selon elle, Maradona aurait été volontairement isolé de son entourage affectif, privé de contacts et de visites, dans un contexte qu'elle qualifie de « contrôle permanent » exercé par certaines personnes de son entourage.

Plusieurs accusés dans ce dossier

Si aucun de ces individus ne figure parmi les accusés, Ojeda a explicitement désigné plusieurs personnes de l'entourage proche de Maradona, dont Maximiliano Pomargo, Vanessa Morla et Julio Coria. Elle les accuse d'avoir contribué à cet isolement, en maintenant autour de lui un climat anxiogène. La description faite par Ojeda des conditions de vie de Maradona dans ses derniers jours est glaçante. Elle parle d'un logement insalubre, où régnaient des odeurs d'urine et de déjections, et d'un Maradona amaigri, négligé, physiquement affaibli. « Quand je m'en allais, il me disait: 'Emmène-moi' », a-t-elle confié, évoquant un homme en souffrance, conscient de son état, et désireux de s'en échapper.

Le neurochirurgien Leopoldo Luque et la psychiatre Agustina Cosachov, déjà visés par l'enquête, ont été directement mis en cause par l'ancienne compagne du joueur. Elle les accuse d'avoir dissimulé la gravité de l'état de santé de Maradona après son opération au cerveau, et d'avoir donné une image erronée de sa convalescence. Ces accusations viennent renforcer les doutes sur l'efficacité et l'intégrité de la prise en charge médicale qu'a reçue l'ex-star du football. Sept professionnels de santé sont actuellement jugés pour « homicide avec dol éventuel », une qualification juridique qui implique qu'ils auraient accepté le risque de provoquer la mort de Maradona. Ils risquent jusqu'à 25 ans de prison. Le procès, suivi avec passion en Argentine et dans le monde entier, se poursuivra jusqu'en juillet, à raison de deux audiences hebdomadaires.

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