Clément Pédron, Media365, publié le dimanche 24 novembre 2024 à 15h43
En ouverture de l'assemblée générale du Real Madrid, Florentino Perez, le président de la Casa Bianca, s'est montré assez incisif à l'encontre de l'UEFA de la FIFA. Et le dirigeant n'a pas manqué d'évoquer la situation en France.
À 77 ans, Florentino Perez est un homme toujours aussi prompt à de grandes déclarations. Toujours sur l'offensive, jamais la défensive. Et qui a bâti sa carrière de dirigeant sur cette stratégie, avec brio donc puisqu'il est le président du Real Madrid depuis 2000. Mais contrairement à ce qu'il estime, tout le monde ne pense pas comme lui mais qu'importe, cela ne l'empêche ni de dormir ni d'avancer, quitte parfois à être raillé ou pointé du doigt. Pour le moment, cette façon de faire lui a permis d'être à la tête d'un club multi récompensé et mondialement connu. Ce dimanche, Florentino Perez a ouvert l'assemblée générale du club par un discours évoquant plusieurs sujets comme Kylian Mbappé, le budget, les affaires courantes, la Superligue ou encore le Ballon d'Or. Et sur ce dernier sujet notamment, le dirigeant n'a pas été tendre, estimant que cette récompense aurait dû revenir à Vinicius plutôt qu'à Rodri, regrettant par la même occasion un « changement de système » concernant le vote.
Face à un bon millier de socios venus l'acclamer, Florentino Perez ne s'est pas arrêté là. Et après avoir encensé Kylian Mbappé, le dirigeant s'est attaqué au football en général et à sa santé financière. « Je dis depuis longtemps que le football est gravement malade, a t-il déclaré. Il n'a jamais été dans une situation aussi délicate. » Et le président ne s'est pas empêché d'évoquer ce qu'il se passe en France entre la Ligue, le fonds CVC et les droits tv : « C'est la catastrophe absolue en France. Le championnat français, autrefois valorisé à un milliard d'euros n'a même pas atteint les 500 millions d'euros. C'est un résultat désastreux pour la seule ligue européenne qui, coïncidence, à l'exception de la ligue espagnole, est partiellement détenue par le fonds CVC. Cette participation fait d'ailleurs l'objet d'une enquête pour corruption présumée en France. »
Un projet de Superligue remis sur la table
Le président du Real Madrid avait évidemment d'autres choses à dire et en a profité pour régler ses comptes avec la FIFA et l'UEFA qui, selon lui, cherchent de plus en plus à gagner de l'argent. « La FIFA a augmenté le nombre de trêves internationales et l'UEFA a augmenté le nombre de matches dans ses tournois existants, a-t-il enchaîné. Il y a dix ans, l'UEFA organisait 488 matches, aujourd'hui elle en organise 760, et tout cela pour gagner plus d'argent. Ils ne se soucient pas des joueurs. Ils ne pensent pas que le sport doit être durable. » Et comme il était dans un « bon » jour, Florentino Perez a continué ses remarques acerbes envers les deux instances en rejetant une fois de plus le nouveau modèle de la Coupe du monde des clubs qui aura lieu à l'été 2025 aux États-Unis. L'Espagnol a profité de son audience pour réitérer sa volonté de création d'une Superligue supposée « redonner sa grandeur au football » selon lui. « La proposition de la Super Ligue d'offrir le football gratuitement... Oui, c'est innovant ! a souri le président. Aujourd'hui, je suis plus optimiste que jamais. L'arrêt de la Cour européenne, qui est historique et sera étudié dans les universités, a mis fin au monopole de l'UEFA. Nous n'avons jamais dit que ce serait facile. Cela a été titanesque, avec des pressions et des menaces. »