Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 26 juillet 2023 à 14h35
Des actes commis par des Suisses sur le territoire suisse doivent être examinés par la justice suisse. Voilà la position établie par la France dans l'affaire opposant Michel Platini à Gianni Infantino, le président de la FIFA.
Michel Platini, toujours persuadé d'un complot mené contre lui en 2015 afin de l'empêcher de succéder à Sepp Blatter à la présidence de la FIFA, accuse clairement Gianni Infantino, contre qui il avait porté plainte auprès de la justice française en novembre 2021. Sauf que celle-ci, plus d'un an et demi après, vient de renvoyer l'affaire vers son homologue suisse. Ce qui ne satisfait pas du tout l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France, qui attendrait de son pays qu'il le "défende enfin" : "Cette décision de transférer ma plainte est révoltante. Je sais que la Suisse n'enquêtera pas : ma première plainte y avait été classée sans un seul acte d'enquête et sur des motifs absurdes." Et pour cause, puisque l'infraction de trafic d'influence n'existe pas en Suisse.
"Je veux savoir qui sont les responsables et qu'ils soient condamnés !"
"Le tribunal pénal suisse m'a blanchi en juillet 2022 de toutes les accusations, je veux savoir qui sont les responsables de ce complot et que ceux qui y ont participé soient condamnés, quels qu'ils soient !" Michel Platini a porté plainte contre le président de la FIFA - qui était aussi son ancien bras droit lorsqu'il dirigeait l'UEFA - pour trafic d'influence, ainsi que Marco Villiger, alors secrétaire de la Fédération Internationale, pour complicité de trafic d'influence.
L'ancien dirigeant tricolore, acquitté il y a un an, veut savoir qui a révélé le versement suspect de 1,8 million d'euros qui avait fait tomber sa tête (à tort, donc) et celle de son ex-mentor Blatter. L'avocate de Michel Platini regrette que cette dernière décision soit, à ses yeux, "juridiquement incompréhensible et moralement déroutante" : "Le parquet de Paris dénie ses droits à mon client et offre aux autorités suisses la possibilité de classer automatiquement sa plainte, et ainsi de ne pas enquêter sur les turpitudes des dirigeants suisses de la FIFA."