Clément Pédron, Media365 : publié le vendredi 29 décembre 2023 à 08h45
Il y a un an, Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, s'éteignait à l'âge de 82 ans. Le Brésilien, vainqueur de trois Coupes du monde, reste encore et toujours un personnage central du ballon rond.
Il incarnait le football. Le 29 décembre 2022, Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, s'éteignait à São Paulo des suites d'un cancer diagnostiqué en septembre 2021. Un an après son décès, le feu follet brésilien reste évidemment dans les mémoires et les livres de records. Les « autres » stars du ballon rond, que ce soit Platini, Cruyff, Maradona, Zidane, Messi ou Cristiano Ronaldo ont eu beau tenter de faire pareil, ils n'ont jamais vraiment réussi à imiter le natif de Três Corações. Il faut se rappeler à quel point l'attaquant né le 23 octobre 1940 était unique. D'ailleurs, il se faisait un malin plaisir à raconter combien il était touché par la grâce. Doué des deux pieds, doté d'une superbe détente pour un joueur d'1m73 et d'une lecture de jeu infaillible, Pelé a mystifié son monde. L'homme aux 1 283 buts inscrits (selon lui, dont 6 quintuplés, 30 quadruplés et 92 triplés) en 1 366 matchs entre Santos, le New York Cosmos et la sélection brésilienne (92 sélections, 77 buts) qu'il a rejoint pour la première fois en juillet 1957, a enfilé les buts comme les perles.
Il doit aussi sa légende à son palmarès hors du commun. Avec ses trois Coupes du monde remportées, en 1958, 1962 et 1970, Pelé s'est élevé au rang de star du football auriverde. Plus encore, le jovial attaquant, érigé en « trésor national non exportable » selon le président de l'époque, Jânio Quadros, est seulement sorti du pays en 1975 pour deux saisons à New York, renforçant ainsi son image d'idole du pays. Au Brésil, il a tout remporté, de la Copa Libertadores (1962, 1963) à la Coupe Intercontinentale (1962, 1963) en passant par le championnat de Sao Paulo (10 fois) ou encore la coupe locale (5 fois). Seul trophée manquant à son palmarès avec l'équipe nationale, la Copa America où il échoue avec la Seleção en 1959, à l'instar d'un certain Diego Maradona avec l'Argentine. Dans la cour des (très) grands, seul Lionel Messi s'est imposé en 2021. La Pulga peut d'ailleurs se targuer de posséder un trophée individuel (plusieurs en l'occurrence) impossible à obtenir pour le Roi Pelé à l'époque : le Ballon d'Or. En tant que Sud-Américain et donc non Européen, le Brésilien n'était pas éligible mais selon un article de l'Équipe publié en début d'année, l'avant-centre aurait pu en gagner sept s'il avait pu être sélectionné.
Une dernière aventure à New York
Et puisque l'Europe, malgré les offres des plus grands clubs, ne parvient pas à accueillir Pelé, la toute nouvelle Ligue nord-américaine de football tente sa chance. Et ce, même si le Brésilien est en semi-retraite. Après de multiples refus, le joueur de 34 ans à l'époque, criblé de dettes, finit par accepter de rejoindre la Grosse Pomme pour un salaire de 1,4 million de dollars par an. Deux ans plus tard, le triple champion du monde remporte le championnat avec Cosmos puis tire sa révérence dans la foulée à la suite d'un jubilé entre Santos et son équipe actuelle.
Après avoir profité de la vie américaine, le Brésilien retourne dans son pays pour y faire carrière en politique. Il reste ainsi trois ans au poste de Ministre des Sports. Jamais loin du ballon rond...