CAF : L'ex-président Ahmad entendu par la justice à Madagascar

Patrick Juillard, Media365, publié le mardi 02 mai 2023 à 19h15

L'ancien président de la Confédération africaine de football, Ahmad Ahmad, a été auditionné ce mardi par le Bureau Indépendant Anti-Corruption de Madagascar pour une affaire d'abus de fonction.

Ahmad Ahmad n'en a (toujours) pas terminé avec la justice. Aujourd'hui âgé de 63 ans, l'ancien président de la Confédération africaine de football, sanctionné par la FIFA en novembre 2020, a été auditionné ce mardi par le BIANCO, le Bureau Indépendant Anti-Corruption de Madagascar, « en qualité de personne soupçonnée dans une affaire d'abus de fonction. » Rien à voir cette fois avec le football, si l'on en croit les informations du journaliste de la BBC Osasu Obayiuwana.

Ce confrère généralement très bien informé croit savoir que le dossier compromettant en question date de l'époque où Ahmad était ministre de la Pêche de la Grande Île, entre 2014 et 2016, avant son accession à la présidence de la CAF. Autorisé à rentrer chez lui, le dirigeant malgache déchu s'est reconverti l'an passé dans l'immobilier.

Interpellé à Paris, suspendu par Zurich

Pour rappel, Ahmad avait succédé à la surprise générale à Issa Hayatou à la tête de l'instance panafricaine en mars 2017. Elu pour quatre ans, son mandat avait tourné court suite à des soupçons de corruption et d'usage personnel de fonds de la CAF. En mars 2019, le bihebdomadaire algérien Botola avait révélé documents à l'appui le favoritisme dont Ahmad avait fait preuve en rompant de façon unilatérale un contrat d'équipementier liant la Confédération à Puma pour le confier à Tactical Steel, société gérée par un de ses proches. S'en étaient notamment suivies d'importantes surfacturations.

En juin 2019, Ahmad avait été interpellé à Paris et entendu par les services de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Après avoir placé la CAF sous tutelle, la FIFA l'avait suspendu en novembre 2020 pour une durée de cinq ans en raison d'atteintes multiples au code d'éthique de l'instance internationale. Et même si sa sanction avait ensuite été réduite par le Tribunal Arbitral du Sport, le Malgache n'avait pu briguer sa propre succession à la tête de la CAF, laissant le champ libre au Sud-Africain Patrice Motsepe.

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