Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 08 décembre 2023 à 09h01
Ednaldo Rodrigues n'est plus le patron de la Fédération, même s'il ne compte pas en rester là, en raison d'un interminable méli-mélo judiciaire.
Ça n'a pas autant traîné qu'en France ou en Espagne (pour Noël Le Graët et Luis Rubiales), mais pour d'autres raisons : du jour au lendemain, le président de la Fédération Brésilienne est écarté en raison d'une décision de justice qui invalide son élection de mars 2022, date où un premier accord avait justement permis la mise en place du dirigeant. Le tribunal de Rio est très clair : "La CBF devra procéder à de nouvelles élections sous 30 jours. En attendant, c'est le président du Tribunal Supérieur de Justice qui administrera la Fédération." Ladite décision a été prise à trois voix contre zéro, et celle-ci annule donc une première sentence qui avait permis de déterminer les règles d'élection. Sauf que les trois juges, près de deux ans plus tard, estiment que la justice n'a pas le pouvoir d'intervenir ainsi sur une entité privée comme la CBF. Bref, les instances judiciaires se contredisent elles-mêmes et l'ensemble de l'élection est annulée, pour Ednaldo Rodrigues comme pour ses huit vice-présidents.
Martins : "Ce n'est pas une ingérence extérieure"
Mauro Martins, un des trois juges, précise qu'il ne s'agit "pas d'une ingérence extérieure, car nous sommes de la justice sportive". Précision qui ne convaincra pas forcément tout le monde mais qui a son importance, car la FIFA a d'ores et déjà menacé de la possibilité d'une suspension à cause de cette ingérence politique, officiellement interdite de manière stricte dans les textes de la Fédération Internationale. Le Mondial des clubs, qui débute dans quatre jours, pourrait être le premier concerné avec la participation attendue de Fluminense.
Ednaldo Rodrigues avait d'abord été nommé par intérim dès 2021, après la destitution de Rogerio Caboclo pour harcèlement. La justice était alors déjà intervenue pour casser une première décision de 2017, qui aurait dû normalement voir deux autres adjoints candidater à la reprise de la présidence. Une volte-face que d'autres membres haut placés de la CBF avaient alors contestée, ce qui aboutit à cet énième retournement de situation. Ednaldo Rodrigues va faire appel et ce sont aussi ses négociations avec Carlo Ancelotti, censé être le prochain sélectionneur en remplacement de l'intérimaire Fernando Diniz, qui sont potentiellement remises en cause.