Sport Planète : Justine Dupont, la FFT et Surfrider au menu du numéro 2

Sport Planète : Justine Dupont, la FFT et Surfrider au menu du numéro 2©Sport Planète, Media365

Aurélien CANOT, Media365, publié le jeudi 30 juin 2022 à 12h46

Lors de la deuxième émission de Sport Planète, le rendez-vous mensuel dédié au sport et à la protection de l'environnement créé conjointement par MAIF et la chaîne Sport en France, Gaëlle Millon avait reçu Yann Leymarie, Viviane Fraisse et la surfeuse Justine Dupont. Au programme notamment : la protection des océans, le recyclage dans le tennis ou encore l'emprunte carbone.


Il y avait une fois de plus du beau monde sur le plateau de Gaëlle Millon à l'occasion de la deuxième émission de la saison de Sport Planète, le rendez-vous mensuel dédié au sport et à la protection de l'environnement créé conjointement par MAIF et la chaîne Sport en France et qui vise à mettre en lumière toutes celles et tous ceux qui agissent pour un sport éco-responsable sur fond d'harmonie entre sport et écoresponsabilité. Yann Leymarie, Viviane Fraisse et Justine Dupont se sont succédés pour évoquer leur amour de la planète et le combat qu'ils mènent tous et chacun dans leur domaine au quotidien pour contribuer à la protéger. C'est dans ce sens que Yann Leymarie a créé "Surfrider", une OMG environnementale qui veille à protéger les océans dans le cadre d'une mission intimement liée au monde du sport, véritable ADN de cette association qui avait vu le jour à l'origine en tant que réseau fondé par des surfeurs pour des surfeurs. Le tout dans le but de "protéger leur espaces de jeu". "Surfrider" a bien grandi depuis. "On travaille aussi avec des plongeurs et des nageurs, on essaye d'aller beaucoup plus loin et d'avoir vraiment les valeurs du sport au cœur de notre action", reconnaît Yann Leymarie, à la vision long-termiste. "Dans l'environnement, il faut aller voir le plus loin possible et engager énormément d'acteurs. On a mis en place une stratégie à dix ans pour avoir le temps de faire les choses bien mais pouvoir aussi prendre du recul sur le plan scientifique. »

Des capteurs pour repérer les polluants non visibles dans l'eau

Chez "Surfrider", il est aussi question désormais de la qualité de l'eau. Avec l'aide du navigateur Paul Meillat, les enfants sont ainsi briefés sur ces déchets qui finissent inévitablement dans la mer lorsqu'ils ne sont pas jetés au bon endroit. Et pour travailler en profondeur sur les mesures de qualité de l'eau, des capteurs sont même utilisés. "On équipe les gens qui passent quasiment des mois entiers en cumulé dans l'eau de capteurs qui vont capter la toxicité ou les produits chimiques qui sont dans le milieu afin de voir quelle est l'exposition de l'usager ou de la personne vis-à-vis de polluants qui ne sont pas visibles", explique Yann Leymarie, qui ne peut que bénéficier de l'assentiment de Justine Dupont. "Il n'y a pas besoin d'aller très loin. En France, sur nos côtes, après des pluies ou de bonnes tempêtes, on peut le constater sur les plages ou dans l'eau, avec parfois des molécules même pas visibles", regrette la multiple championne du monde de surf, connue pour être l'une des meilleures surfeuses de grosses vagues au monde et dont l'incroyable saison a fait l'objet du documentaire "A la folie".

Arrêter ? Justine Dupont préfère monétiser... 

"C'était ma meilleure saison dans l'océan, c'était magique, car toutes les plus grosses vagues ont donné lieu aux meilleures sessions depuis dix ans. Tout ça en une saison. C'était un peu le Grand Chelem. Et le fait de pouvoir s'y déplacer et de performer sur ces vagues-là, c'était magique à vivre", se remémore la championne, qui regrette néanmoins d'avoir dû se déplacer en avion (quatre voyages) et d'avoir utilisé un jet-ski pour se rendre sur les spots en question, en particulier à Tahiti, elle qui attache beaucoup d'importance à la réduction de l'emprunte carbone. "J'en suis parfaitement consciente, j'ai aussi la solution d'arrêter, mais c'est mon métier, je l'aime", répond la surfeuse, qui a réfléchi avec MAIF à comment faire en sorte que ces déplacements profitent néanmoins à la planète. "On a mis en place avec MAIF un projet qui consiste à calculer cette emprunte carbone et à la monétiser un chèque pour une association que je choisis. Cette année, c'est pour l'association de Coralie Balmy Cocoa And Lo qui vise à sensibiliser les enfants à l'océan et à apprendre à le connaître et à nager dans l'océan pour ensuite pouvoir le respecter." Le respect de l'environnement ou le maître-mot de Justine Dupont dans sa vie de tous les jours. Un combat vital à ses yeux. "C'est le jeu de voir tous les jours comment on peut réduire au maximum ; manger local, utiliser des gourdes, utiliser de la jute pour construire les planches..."

Le tennis mauvais élève ? Plus pour longtemps...

Et parce que le tennis est lui aussi concerné par l'éco-responsabilité, la Fédération française de tennis a elle aussi passé la vitesse supérieure, ne serait-ce que pour faire en sorte que son sport ne fasse très vite plus partie des plus polluants. "On a été interpellé par une enquête en 2007 qui indiquait que le tennis était un sport assez polluant, et ce en raison notamment de la balle qui n'était pas recyclé. On a du coup signé une charte environnemental et on a calculé notre emprunte carbone", raconte Viviane Fraisse, responsable RSE de la FFT et des tournois que la FFT organise, sans cacher que l'instance chère à Gilles Moretton a tenu à frapper au niveau de Roland-Garros. Comme un symbole. "C'est important de s'attaquer en premier à Roland-Garros, qui est la vitrine et a un rayonnement important et international. On a signé des engagements avec des objectifs chiffrés notamment sur le plan de l'alimentation durable, sur l'énergie, la réduction des déchets et des emballages plastique. On a fait un gros travail sur l'eau également et la mobilité la plus durable possible en favorisant le métro et le vélo ou la trottinette. L'année prochaine, l'objectif, c'est une flotte cent pour cent électrique."

Des balles jaunes aux... prisons

Une fresque écologique du tennis ("petit-frère de la fresque du climat mais appliqué au jeu du tennis"), une forêt ravagée par les intempéries appelée à être reboisée, la FFT n'a pas lésiné pour se racheter une bonne conduite. Les clubs s'y sont mis eux aussi, en premier lieu le TC Paris, pleinement impliqué dans cette démarche écoresponsable. "On a instauré auprès de nos membres une charte avec toute une série de démarches, que ce soit en termes d'optimisation de la dépense énergétique, du recyclage ou du tri des déchets", confie fièrement le directeur exécutif du TCP Bernard David, tandis que Viviane Fraisse se félicite de la mise en place de l'opération "balles jaunes", sur fond de recyclage des balles, même si celles de Roland-Garros ne le sont qu'en fin de vie. "Cela consiste à recycler les balles usagées à les collecter à les regrouper et à les ramener vers un centre de broyage de la manière la plus réductrice d'impact environnemental. On en tire des granulats de caoutchouc et avec ces granulats, on fait des sols sportifs amortissants qui sont offerts à des instituts pour enfants en situation de handicap, à des hôpitaux ou dans des prisons." L'enquête parue en 2007 sur le retard pris par le tennis semble chaque jour s'éloigner davantage.

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