Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 12 avril 2023 à 17h51
Ce seront les fédérations sportives internationales qui décideront de la participation des athlètes transgenres aux Jeux Olympiques de Paris 2024 a rappelé Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports, alors que plusieurs fédérations ont déjà choisi de les exclure.
Trois ans après les Jeux de Tokyo et la participation historique de l'haltérophile néo-zélandaise Laurel Hubbard, première femme ouvertement transgenre à avoir pris part aux JO, les athlètes transgenres auront-ils droit de cité lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 ? Pour Amélie Oudéa-Castéra, cela dépendra des fédérations sportives internationales. "C'est un sujet difficile et évolutif dans lequel on doit naviguer entre deux exigences, inclusion et respect de l'équité sportive", a expliqué la ministre des Sports lors d'un entretien sur France Info mercredi matin, avant de déclarer qu'à Paris, la règle "dépendra de chacune des fédérations internationales, qui régissent les règles relevant de leur discipline. Il y a des différences d'une discipline à l'autre."
Et si World Athletics, qui régit l'athlétisme mondial, a décidé d'exclure les transgenres des compétitions féminines, comme la Fédération internationale de natation, Amélie Oudéa-Castéra rappelle que "tout le monde n'est pas sur cette ligne-là. Le progrès scientifique va éclairer la décision de ces acteurs". Fin mars, Sebastian Coe, président de World Athletics, n'avait pas fermé la porte à une "possible inclusion" à l'avenir des athlètes transgenres ayant connu une puberté masculine. "Nous ne disons pas non à tout jamais", expliquait le double champion olympique du 1500m, après avoir détaillé les raisons de leur exclusion : "Pour beaucoup, les preuves que les femmes trans ne conservent pas un avantage sur les femmes biologiques sont insuffisantes. Ils veulent plus de preuves (...) avant de prendre en considération l'option d'une inclusion dans la catégorie féminine." A noter que les rares études sur le sujet, et notamment sur le rôle de la testostérone dans la performance sportive de haut niveau, sont pour l'instant loin de faire l'unanimité.