Mathieu Warnier, Media365, publié le samedi 01 avril 2023 à 12h35
Dans un communiqué, le CIO a assuré que tout boycott par l'Ukraine des compétitions dans lesquelles des Russes ou Biélorusses seraient engagés ne changerait rien à la guerre.
Le ton monte entre Kiev et Lausanne. Un peu plus d'un an après le début de l'attaque orchestrée par la Russie sur l'Ukraine, le Comité International Olympique (CIO) a décidé de revoir sa position. L'instance basée sur les rives du Lac Léman a ouvert la porte aux retour des athlètes russes et biélorusses à titre individuel mais à des conditions strictes dont l'absence de soutien à l'action de l'armée russe sur le territoire ukrainien. Alors que plusieurs gouvernements, dont celui de l'Allemagne, ont vivement critiqué ce changement de ton de la part du CIO, c'est sans surprise l'Ukraine qui s'est montrée la plus véhémente. Son gouvernement a appelé ses représentants à ne plus prendre part aux compétitions durant lesquelles ils pourraient croiser le chemin d'athlètes russes ou biélorusses, notamment celles comptant pour les qualifications en vue des Jeux Olympiques de Paris 2024, avec des sanctions contre les fédérations qui n'obtempéraient pas. La réaction du CIO était attendue.
Le CIO rejette tout impact d'un boycott sur la guerre
Elle est intervenue ce samedi au travers d'un communiqué dans lequel l'institution présidée par Thomas Bach s'oppose à la position prise par Kiev, assurant qu'« une telle décision serait défavorable pour les athlètes ukrainiens » et que « cela n'impacterait pas le déroulé de la guerre que le monde veut stopper et que le CIO a sans réserve condamné ». Pour appuyer son propos, le Comité International Olympique a rappelé les récentes déclarations des dirigeants de la Fédération Ukrainienne de tennis. « Ce n'est pas aux gouvernements de décider quels athlètes peuvent participer aux compétitions internationales, ajoute l'instance basée à Lausanne dans son communiqué. La Fédération Ukrainienne de tennis a dit que si les Russes et Biélorusses jouaient, il fallait les battre et non éviter la bataille. De plus, plusieurs Ukrainiens ont déjà expliqué qu'ils étaient contre le boycott. » Il reste toutefois à voir si cette déclaration du CIO fera changer la donne du côté de Kiev.