Lacourt : "Je ne suis pas sûr que j'aurai une retraite, je préfère mettre de côté"

Lacourt : "Je ne suis pas sûr que j'aurai une retraite, je préfère mettre de côté"©Media365
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Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 06 mars 2023 à 19h36

La réforme des retraites est loin de concerner en premier lieu les sportifs de haut niveau, pourtant ceux-ci devraient également y être intégrés. Car au-delà des vedettes du football, partie émergée de l'iceberg, il y a aussi tous les autres.



Si les sportifs de haut niveau bénéficieront normalement de leurs trimestres avant 2012 grâce à la prochaine réforme des retraites, ce qui n'est pas le cas pour le moment, le problème de fond n'est pas près de disparaître : celui de la reconversion difficile après une carrière très courte. Kylian Mbappé, bien que son nom ait été cité par Sandrine Rousseau, n'aura vraisemblablement de problèmes, mais ce n'est pas le cas d'une grande majorité des nombreux sportifs français. A commencer, sans surprise, par les autres disciplines que le football, là où tous les salaires sont les plus élevés et où l'UNFP a créé un fonds de cotisation de 4% (ce qui équivaut à une moyenne de 91 000 euros pour dix ans de carrière).

Guigou : "Le handball nous aide à payer la maison, pas à anticiper l'avenir"

Pour les autres, l'initiative d'épargner doit forcément être personnelle, puisque les sportifs ne sont pas liés à leurs clubs comme les salariés classiques le sont à leurs employeurs. Michaël Guigou, fraîchement retraité, prévient de la nécessité de bien gérer face à ce néant (pour Ouest-France) : "Car on entre dans la vraie vie, si je peux dire. Si on est bien préparé et qu'on croit que notre carrière suffira, on peut se tromper. Le handball nous aide à mettre de l'argent de côté et à payer la maison, mais pas à anticiper l'avenir." Et pourtant, on parle là d'un triple champion olympique et quadruple champion du monde...


L'ancien nageur Camille Lacourt prévient à son tour : "J'ai eu de jolis contrats, mais si je n'avais pas préparé ma reconversion, j'étais à la cave au bout de six mois. Je ne suis pas sûr que j'aurai une retraite. Je suis un peu fataliste. Je préfère subir et me dire qu'il faut que je mette de côté pour choisir quand j'arrêterai." Face à cette absence de régime spécial, les cas de dépression post-carrière sont légion pour ceux qui ne se préparent pas.

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