Carnet noir : Belmondo n'a pas laissé indifférent le monde du sport

Mathieu WARNIER, Media365 : publié le lundi 06 septembre 2021 à 22h12

A peine le décès de Jean-Paul Belmondo officialisé par son avocat que les réactions se sont multipliées, notamment dans le monde du sport et plus particulièrement celui de la boxe, qu'il a pratiqué au niveau professionnel dans sa jeunesse.

Jean-Paul Belmondo n'a laissé personne indifférent. La légende du cinéma français nous a quittés ce lundi à l'âge de 88 ans et laissera une trace indélébile au-delà de l'art qui l'a rendu célèbre. En effet, le natif de Neully-sur-Seine a vécu plusieurs vies et une de ses premières a eu trait au sport. Dans sa jeunesse, « Bebel » a disputé neuf combats comme boxeur professionnel avec quatre victoires et un match nul à son palmarès. Le monde du « noble art » n'a pas caché son émotion après le décès que celui présenté comme « un amoureux de la boxe » par Louis Acariès. « Il a suivi toute ma carrière, dès les années 1970 à la salle Wagram, à Paris, s'est rappelé l'ancien champion d'Europe chez les super-welters et les moyens dans des propos recueillis par le quotidien L'Equipe. Il la connaissait même mieux que moi. Il savait que j'étais un surdoué, mais quand ça n'allait pas dans mes combats, il me le disait. Même quand je ne boxais pas, on se voyait. » Mettant en avant le « courage » de Jean-Paul Belmondo face à la maladie, Louis Acariès a assuré n'avoir jamais vu l'acteur « refuser de poser pour une photo ». « Sa disparition me fait beaucoup de peine », conclut-il.


Yoka : « Il comprenait la boxe au fond de ses tripes »

Actuel président de la Fédération Française de boxe, Dominique Nato est revenu sur un tournage partagé avec Jean-Paul Belmondo. « J'ai tourné avec lui L'As des As, où il jouait l'entraîneur de l'équipe de France de boxe aux Jeux Olympiques de 1936 à Berlin. Il ne voulait pas d'approximation et avait exigé de vrais boxeurs, a confié au quotidien L'Equipe l'ancien DTN. J'avais passé un casting et Stéphane Ferrara (champion de France des moyens) et moi avions été retenus. Le tournage avait eu lieu notamment lors des vrais championnats du monde amateurs en 1982 à Munich. Personne ne le sait, mais Florent Pagny, alors totalement inconnu, faisait partie des figurants. » A ses yeux, « Bebel » était « un homme proche du terrain, des réalités, très sympa, un amoureux de la boxe, que j'appréciais beaucoup » et quelqu'un « d'adorable ». Alors qu'il va retrouver le ring dans un lieu chéri par Jean-Paul Belmondo, le Court Philippe-Chatrier de Roland-Garros, Tony Yoka a évoqué face à la presse avant son combat face à Petar Milas « une énorme perte pour le cinéma mais aussi pour la boxe ». « Il est venu assister à quasiment tous mes combats professionnels. Passé le choc, ça m'a fait de la peine même si on savait qu'il n'allait plus trop bien ces derniers temps, a déclaré l'ancien champion olympique des super-lourds. Pour le grand public français, il reste une légende du cinéma. Pour nous autres, boxeurs, c'est un homme qui a fait énormément pour l'image de notre sport qu'il aimait avec passion. Il comprenait la boxe au fond de ses tripes. »


Belmondo salué par le monde du football et du tennis

Au-delà de la boxe, le monde du football est également touché par le décès de Jean-Paul Belmondo. A la veille du match des Bleus face à la Finlande, Didier Deschamps n'a pas manqué d'avoir quelques mots. « C'est la perte d'un monument du cinéma français, très amoureux du sport, a ainsi déclaré le sélectionneur de l'équipe de France. J'avais eu le privilège de discuter avec lui plusieurs fois. Il avait beaucoup d'humilité. C'est un grand personnage qui nous quitte. Je présente mes sincères condoléances à sa famille, ses amis et à ses proches. » Incontournable dans les allées de Roland-Garros, « Bebel » n'a pas manqué d'être salué par la Fédération Française de tennis, via le compte Twitter officiel du tournoi de la Porte d'Auteuil. « Nous apprenons avec tristesse la disparition de Jean-Paul Belmondo, immense acteur. Roland-Garros est orphelin de l'un de ses plus fidèles amoureux, déclare la FFT. Roland-Garros et la FFT adressent à sa famille leurs plus sincères condoléances. » Marc Rosset, qui n'avait pas hésité à offrir un de ses raquettes à l'acteur après sa qualification pour les demi-finales des Internationaux de France en 1996. « Contre Karbacher, en quart, je suis mené deux sets zéro et, là, au changement de côté, j'entends un mec qui me dit : ''Allez Rosset ! On ne lâche rien !''. Je me retourne et c'était 'Bébel', s'est rappelé le Suisse dans des propos recueillis par le quotidien L'Equipe. Ça m'avait fait halluciner de le voir en chair et en os alors que je visionnais ses films tous les soirs. Finalement, je gagne en cinq sets. Alors, pour le remercier, je lui avais filé ma raquette. Deux jours plus tard, je reçois un coup de fil. C'était lui qui m'appelait pour me remercier de mon geste ! J'étais sur le cul, c'était vraiment sympa. » L'ancien numéro 9 mondial n'a par tari d'éloges pour Jean-Paul Belmondo, « un passionné » et même « un sportif » à ses yeux. « Il connaissait le sport et il en parlait comme un spécialiste, ajoute le Suisse. Il connaissait le goût de l'effort. Il ne venait pas à Roland pour se faire voir. Il aimait vraiment ça. Et il s'y connaissait. » Jean-Paul Belmondo aura marqué son époque bien au-delà du cinéma, qui lui a permis de se faire un nom.

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