Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 04 juillet 2025 à 18h42
Rendez-vous en 2030 ou même en 2035 pour passer à 45 ou 50 ans sans vainqueur français du Tour ?
Valentin Madouas a probablement fait une croix sur l'idée de gagner un jour le Tour de France, essentiellement parce qu'il est plus âgé que Tadej Pogacar : 28 ans, soit l'âge de Jonas Vingegaard, contre 25 ans pour le génie slovène. Il faudra donc attendre Paul Seixas ou Lenny Martinez pour avoir un peu plus de chances de voir un coureur national succéder enfin à Bernard Hinault, sacré en 1985 pour son cinquième et dernier succès. Le vice-champion olympique ne les nomme pas, mais on le fait pour lui : "Il ne faut pas mettre la pression sur ceux qui arrivent, ces jeunes qui ont beaucoup d'ambition et qui ont peut-être le Tour de France dans les jambes. Mais il faut les laisser mûrir et prendre leur temps. A un moment, je pense qu'ils seront capables de gagner."
Hinault : "Au moins une petite victoire, rien qu'une, ce n'est pas normal"
Entre coureurs français, "on n'en a pas ras-le-bol, mais on rigole entre nous" de cette sempiternelle rengaine devancée de deux ans seulement par Yannick Noah à Roland-Garros (1983), l'autre Graal du sport français qui semble chaque année de plus en plus inatteignable. "Qu'ils viennent sur le vélo essayer de concourir contre Tadej Pogacar et Vingegaard, et on en reparlera. Ce sont des coureurs qui sont presque les meilleurs de l'histoire du vélo."
Laurent Fignon est passé tout près en 1989, ces légendaires huit secondes du chrono final sur les Champs-Elysées, mais quand bien même on aurait seulement gagné quatre années... On y a cru pour Thibaut Pinot en 2019, toutefois ce fol espoir s'est arrêté à deux jours de la fin avec l'abandon du leader Groupama - FDJ dans les Alpes, alors à la lutte avec le futur vainqueur Egan Bernal. Bernard Hinault vient encore d'en reparler pour la 100e fois, peut-être même la 1 000e, à nos confrères d'Ouest-France : "On n'a pas eu le coureur avec le potentiel. Au moins une petite victoire, rien qu'une, ce n'est pas normal qu'il n'y en ait pas eu (...) J'en suis malheureux, car on ne mérite pas ça ! Ce n'est pas logique, sur 40 ans. Mais bon, peut-être que dans trois ou quatre ans, on aura un jeune qui va sortir de derrière les fagots et qui va cartonner ! Mais il faut que ça soit une bonne bête, hein..." Tout en rappelant quand même que les Belges attendent, eux aussi, depuis 1976 et Lucien Van Impe.