Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 03 juillet 2025 à 10h30
Ah, le maillot jaune, symbole du cyclisme et de la plus grande course du monde... Mais d'où vient sa couleur ? Et celle des autres maillots distinctifs de la Grande Boucle ?
Le 27 juillet prochain, le lauréat de la 112e édition du Tour de France arborera un beau sourire de vainqueur, soulagé et sûrement quelque peu fatigué après 3 semaines de course. Il soulèvera le trophée dans le ciel parisien, fièrement vêtu de son maillot jaune, symbole le plus éclatant de la Grande Boucle. Le leader ou lauréat de la plus belle épreuve du monde avec pareille tunique, cela n'a pas toujours été le cas.
Disputé pour la première fois en 1903, le Tour de France arbore son étendard en jaune depuis le 19 juillet 1919. Ce jour-là, au départ de la 11e étape à Grenoble, Eugène Christophe est le premier à endosser le maillot qui deviendra mondialement célèbre. La distinction aurait dû être introduite 4 jours plus tôt, lors de l'étape Marseille-Nice, mais le maillot n'était pas encore confectionné. La couleur jaune, introduite afin de pouvoir identifier clairement le premier du classement général auprès des spectateurs et journalistes, évoque celle du journal « L'Auto », créateur et organisateur de l'épreuve. Son directeur, Henri Desgrange avait opté pour cette teinte audacieuse et aisément reconnaissable. À ses débuts, le maillot jaune n'a pourtant guère emballé dans le peloton où l'on se moquait de sa teinte voyante...
Le maillot jaune n'avait guère séduit au début
Puis la tunique facilement reconnaissable a eu du succès. Au fil des époques, elle a aussi évolué en s'adaptant à l'évolution des textiles afin d'améliorer confort et performance des coureurs. Après sa composition initiale en laine épaisse, le maillot jaune a été fait de tissus synthétiques, légers et respirants dans les années 1950, puis dans les années 2000, on a intégré des technologies modernes afin d'optimiser l'aérodynamisme. Le Belge Eddy Merckx est celui qui a le plus porté la fameuse tunique dans l'histoire du Tour (111 fois).
Autre maillot distinctif, le vert, celui du classement par points (qui sont attribués aux arrivées d'étapes et lors des sprints intermédiaires dans les étapes en ligne). Il met très généralement à l'honneur le meilleur sprinteur, le coureur le plus rapide, depuis la réapparition du classement par points en 1953. Il a été créé à l'occasion des 50 ans du Tour de France et doit sa couleur à son premier partenaire, La Belle Jardinière, chaîne de magasins de confection. Peter Sagan s'est adjugé la tunique verte 7 fois et détient le record.
Virenque, inoubliable maillot à pois
Et puis, il y a le maillot à pois popularisé notamment par Richard Virenque, le recordman de tuniques glanées (7). Il récompense le leader du classement du meilleur grimpeur. Le classement date de 1933 mais le fameux maillot blanc à pois rouge est apparu en 1975. Il doit sa couleur au maillot d'un coureur, Henri Lemoine, surnommé « P'tits pois », qui courait sur la piste entre les années 1930 et 1950 et que Félix Lévitan, co-directeur du Tour avec Jacques Goddet, avait particulièrement remarqué.
Il y a enfin le maillot blanc, apparu en 1968 pour récompenser le leader du classement du combiné qui amalgamait les classements au temps, par points et de la montagne, qui récompense le meilleur jeune coureur depuis 1975. Il revient au coureur âgé de 25 ans maximum dans l'année en cours le mieux placé au classement général au temps. L'Italien Francesco Moser l'avait endossé le premier. Laurent Fignon l'avait aussi porté ; le Français avait même raflé le maillot jaune cette même année (1983). Comme un certain Tadej Pogacar en 2020.