Tour de France : Hinault, la folle anecdote de Patrick Chêne

Tour de France : Hinault, la folle anecdote de Patrick Chêne ©Icon Sport, Media365
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Paul Rouget, Media365 : publié le jeudi 12 juin 2025 à 16h40

Ultime vainqueur français du Tour, Bernard Hinault, deuxième lors de sa dernière participation en 1986, avait failli abandonner lors d'une étape de montagne. Mais il avait continué, grâce ou à cause de Patrick Chêne, comme le raconte l'ancien commentateur de la Grande Boucle.

Une édition 2025 particulière pour Bernard Hinault. Dernier lauréat tricolore du Tour de France, en 1985, il sera mis à l'honneur cette année, puisque la 11e étape passera, en Bretagne, dans deux lieux chers à son cœur : Yffiniac, sa ville de naissance, et Calorguen, où il réside. Une attention qui ravit « le Blaireau », aujourd'hui âgé de 70 ans.

Vainqueur de sa cinquième et ultime Grande Boucle en 1985, il avait terminé deuxième l'année suivante, pour sa dernière participation. Avec « une anecdote exceptionnelle » que nous raconte en exclusivité Patrick Chêne. « C'était lors du Tour de France 1986, où il se bat avec Greg LeMond (son coéquipier de La Vie Claire, ndlr). Lui raconte qu'il a aidé LeMond à gagner, ce qui est complètement faux, on en a beaucoup parlé ensemble », commence l'ancien commentateur du Tour pour France 2.

« Je te dois quand-même d'avoir fini deuxième du Tour »

« Mais un jour, dans l'ascension du Granon (17e étape, ndlr), il a mal au genou. Le matin, je sais qu'il a mal au genou. A l'époque, je faisais le journal du Tour, je ne commente pas l'étape. Je suis sur une moto et j'ai des cadreurs qui ont des haut-parleurs sur leur moto pour m'entendre. Et à un moment, je vois que Bernard Hinault n'est pas bien, et je dis à Pierre Lepetit, mon caméraman : « Ne lâche pas Hinault, je ne veux pas rater son abandon, tu ne me le lâches pas d'une seconde. » Et, en rigolant, je lui dis : « Si tu le rates, tu rentres à Paris ce soir. »"

Et la suite est savoureuse... « Manque de bol, la moto est à côté de Bernard Hinault. Donc il entend le haut-parleur. Il a décidé d'abandonner, mais il m'entend. Et, il me le racontera plus tard, il le dira même dans un bouquin, il se dit : « Ce charognard... Je ne vais pas leur faire ce plaisir, j'abandonnerai dans la descente comme ça ils ne pourront pas m'attraper. » Il finit l'ascension, la douleur au genou, jusqu'alors insupportable, disparaît. Il finit l'étape, et termine deuxième du Tour. Il m'en veut terriblement mais, à la fin du Tour, et quelques années plus tard, il me dit : « Tu sais que je te dois quand-même d'avoir fini deuxième du Tour, autrement j'aurais abandonné, espèce de charognard »." Un beau souvenir pour le journaliste, pour qui Hinault reste « un être exceptionnel ».

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