Tour de France féminin : Le coup de gueule de Marion Rousse

Tour de France féminin : Le coup de gueule de Marion Rousse©Panoramic, Media365

Paul Rouget, Media365 : publié le samedi 30 juillet 2022 à 09h54

Directrice du Tour de France femmes, Marion Rousse s'en prend à ceux qui tirent des conclusions sur le niveau des coureuses après les chutes spectaculaires de cette première édition.



Si le Tour de France féminin s'est révélé être, dès la première étape, un succès d'audience, c'est aussi un vrai succès populaire, avec un public très présent sur le bord des routes. Mais alors que plusieurs chutes, parfois très spectaculaires, ont marqué le début de l'épreuve, qui doit prendre fin dimanche à la Super Planche des Belles Filles, certains se sont montrés très critiques sur les réseaux sociaux. C'est notamment le cas de Pierre Salviac, l'ancien journaliste de France Télévisions. "Le Tour de France c'est ça ? Un festival de chutes collectives. Les filles sont-elles prêtes pour une compétition de ce niveau ?", a-t-il ainsi écrit sur Twitter, en légende d'un cliché montrant le résultat d'une impressionnante chute collective ayant eu lieu jeudi, lors de la cinquième étape.

"Du sexisme, tout simplement"

Des critiques qui agacent Marion Rousse, directrice de ce Tour de France femmes remis au goût du jour. L'ancienne championne de France évoque, pour France Info, "95% de gens conquis", et ne souhaite pas s'attarder sur les "5% qui restent, qui s'amusent sur les réseaux sociaux à dire que les filles ne savent pas rouler. C'est ridicule. On n'a presque rien à leur dire. On n'a pas à se justifier. Les chutes font partie du cyclisme, il y en aura toujours. On oublie trop vite le Tour masculin de l'année dernière, avec les nombreuses chutes en première semaine, comme à Pontivy." Pour elle, "quand les hommes tombent sur le Tour, ce sont des héros courageux, et les femmes ce serait parce qu'elles ne savent pas rouler ?" Manager général de la FDJ-Suez-Futuroscope, Stephen Delcourt juge aussi ces critiques injustes. "C'est du sexisme, tout simplement", estime-t-il, avant d'appeler à plus de magnanimité dans le jugement de cette première édition : "Notre sport n'est pas mature. Il faut être tolérant, laisser faire le temps. Il faut comprendre que ces filles qui sont étudiantes, qui travaillent, ont envie de briller sur cette course. Tout le monde est prudent, mais ça peut arriver à n'importe quelle coureuse."

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