Askey raconte son "horrible" Paris-Roubaix, "trop loin dans la douleur"

Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 18 avril 2022 à 22h22

Oui, Paris-Roubaix peut être un véritable enfer. Lewis Askey, pour sa première participation en pro, estime même avoir dépassé ses propres limites physiques pour conclure la course malgré une blessure au genou et la douleur.

Lewis Askey, à 20 ans, disputait dimanche le premier Paris-Roubaix de sa jeune carrière professionnelle. Il connaissait le fameux Monument pour l'avoir gagné en juniors en 2018, mais certainement pas dans les mêmes conditions... "Le mec devant moi a freiné, ce qui est sans doute la pire chose à faire sur les pavés, et il a emmené tout le monde par terre avec lui, explique le Britannique pour L'Equipe. Ma première réaction a été de me relever et de repartir. Avec l'adrénaline, je ne m'étais même pas vraiment rendu compte que je m'étais ouvert au genou. Ce n'est qu'après quelques coups de pédale que j'ai vu les dégâts. Je me suis approché de la voiture médicale et on m'a mis un gros bandage pour stopper le saignement (...) Au fil de la course, j'ai vraiment commence à avoir mal. Je voyais le sang couler."

"Les heures les plus longues de ma vie"

D'un courage et d'une ténacité rares, il a réussi à terminer à la 42eme place : "J'avais moins mal sur les pavés. Etrangement, les vibrations effaçaient mes douleurs au genou (...) Le pire, c'était quand j'arrêtais de pédaler, mon genou me lançait et c'était horrible. Si ça n'avait pas été une course pavée, je pense que je ne serais jamais allé au bout, j'aurais eu trop mal. Une fois passé un certain point, je me suis dit que ça n'avait plus aucun sens d'abandonner : j'étais déjà allé bien trop loin dans la douleur. La fin de course était horrible. Les heures les plus longues de ma vie (...) Avec la douleur, j'ai complètement déconnecté. Je n'ai ni mangé, ni bu. Je ne pensais qu'à rallier la ligne (...) J'avais atteint le point où c'était quasiment devenu insupportable."


Sa photo dans la pelouse du vélodrome de Roubaix à l'arrivée, au bout de cet effort surhumain, a sans aucun doute été la plus marquante de cette édition 2022. Il n'a ensuite été autorisé ni à manger, ni à boire, "car on a longtemps cru que j'allais me faire opérer." Son manager Marc Madiot l'a appelé pour le féliciter : "Il m'a dit qu'il était fier de moi et que j'avais fait du super boulot. Et qu'un jour, je gagnerai à Roubaix."

Vos réactions doivent respecter nos CGU.