Thomas Siniecki, Media365 : publié le samedi 18 janvier 2025 à 18h31
C'est sur un nouveau sujet brûlant du dopage que Jonas Vingegaard s'est exprimé, avec une vraie conviction.
Jonas Vingegaard s'est positionné contre la réinspiration au monoxyde de carbone, ce dispositif controversé qui, selon le Danois, est mal utilisé par certains. Le double vainqueur du Tour de France 2022 et 2023 se défend, en précisant à nos confrères du Monde que dans son équipe de Visma - Lease a Bike, ce procédé est uniquement utilisé afin de mesurer le volume sanguin et la quantité totale d'hémoglobine : "Nous inhalons du monoxyde de carbone une fois, avant de nous rendre au camp d'entraînement en altitude. A la fin du stage, nous répétons la procédure pour calculer notre capacité maximale d'absorption d'oxygène."
"Nous prenons beaucoup trop de risques"
Présent à Alicante dans le sud de l'Espagne, où il s'entraîne en vue de la saison 2025, il détaille alors son propos en accusant plusieurs adversaires d'inhaler régulièrement de petites doses, "ce qui entraîne une amélioration significative des performances, c'est injuste et l'Agence mondiale antidopage devrait l'interdire". Tadej Pogacar a notamment été dans la tourmente, mais son équipe UAE a annoncé le mois dernier qu'elle cessait cette pratique. L'Union cycliste internationale tolère ces inhalations "acceptables", un terme qui laisse forcément une porte grande ouverte à la polémique. C'est le média Escape Collective qui, l'an passé, a mis à jour cette pratique, et depuis l'UCI a précisé qu'elle souhaitait l'interdire "hors d'un environnement médicalisé".
Cependant, il pourrait toujours y avoir un décalage entre les règlements de l'UCI et de l'AMA, comme pour le tramadol par exemple, c'est pourquoi Vingegaard appelle l'Agence mondiale antidopage à prendre position. Ce dernier profite enfin de cette interview pour appeler l'ensemble de ses collègues à réduire les prises de risque, lui qui a été très marqué par sa grave chute sur le Tour du Pays basque : "Beaucoup plaident pour ça, mais en réalité personne ne le fait. Nous devons comprendre que nous prenons beaucoup trop de risques. Il ne faut pas incriminer les organisateurs et la route... Nous aussi, les coureurs, nous jouons un rôle dans la sécurité. C'est une question centrale dans notre vie professionnelle."