Clément Pédron, Media365, publié le mercredi 11 décembre 2024 à 16h57
Quelques semaines après que l'UCI ait demandé à l'Agence mondiale antidopage de « prendre position » sur l'utilisation du monoxyde de carbone, l'équipe UAE Team Emirates a indiqué qu'elle n'utilisait plus cette technique. Et en a réfuté tout utilisation détournée.
Le moins que l'on puisse dire est que l'équipe UAE Team Emirates maîtrise l'art du dribble. Mardi, la formation de Tadej Pogacar a tenu sa conférence de presse de rentrée pour détailler les divers programmes et livrer les principales informations pour la saison 2025. Et l'équipe émiratie en a profité pour mettre les points sur les i et entériner une polémique qui enfle depuis plusieurs semaines déjà : l'utilisation du monoxyde de carbone pour mesurer les bienfaits de l'altitude sur les coureurs. Et la réponse de la formation du vainqueur du dernier Tour de France a été claire, elle n'en utilise plus malgré l'apport de cette technique « validée il y a vingt ans » selon les termes de Jeoren Swart, le coordinateur de la performance.
Consciente des attaques récurrentes sur sa gestion des coureurs ou à propos des performances de son leader, l'équipe UAE a réfuté l'idée selon laquelle l'usage du monoxyde de carbone était dans un but de performance cachée, une sorte de zone grise. « L'inhalation de monoxyde de carbone est une technique très standardisée qui a été validée il y a vingt ans déjà et utilisée par des grimpeurs, des sportifs d'endurance et des athlètes dans le monde entier pour mesurer la masse d'hémoglobine, reprend Swart. Il n'y a aucun autre moyen de quantifier aussi précisément les bienfaits de l'altitude. »
Pas la seule équipe visée
Cette mise au point intervient deux semaines après que l'UCI (Union Cycliste Internationale) ne s'intéresse à cette technique et avait demandé à l'Agence mondiale antidopage de « prendre position ». Autrement dit, de statuer si oui ou non, c'est problématique alors que cette technique qualifiée de « légale mais controversée » est utilisée par plusieurs coureurs. Selon le site « Escape collective », au moins trois équipes (UAE, Visma Lease a Bike et Israël Premier Tech) ont eu recours à ce monoxyde de carbone. Et toujours selon celui-ci, en cas d'utilisation répétée, la technique pourrait être « détournée » pour créer « une hypoxie artificielle » en recréant les effets d'un effort en altitude ». De son côté, Mauro Gianetti, le directeur de l'équipe en a dit un peu plus sur le déroulé de cette utilisation : « C'était un test de quelques secondes, avant et après. C'était juste pour la santé des coureurs, pour ne pas les envoyer s'entraîner en altitude deux ou trois semaines si pour eux ça n'était pas bien. On l'a fait, mais on n'a plus besoin de le refaire. On a quand-même vu ceux qui ont plus de difficultés que les autres en altitude. » Jeoren Swart a regretté l'article « sensationnaliste » émanant de cette polémique qui « spécule sur quelque chose qui serait franchement compliqué à mettre en place. »