UAE Emirates : Ayuso dit tout sur son départ et règle ses comptes

UAE Emirates : Ayuso dit tout sur son départ et règle ses comptes ©Icon Sport, Media365

Aurélien Canot, Media365, publié le jeudi 09 octobre 2025 à 15h48

Juan Ayuso (23 ans) dévoile longuement ce jeudi dans un entretien ce qui a amené le jeune coureur espagnol à quitter l'équipe UAE Emirates pour la formation Lidl-Trek. Le vainqueur cette saison de Tirreno-Adriatico règle au passage ses comptes avec ses actuels employeurs.

Après cinq ans passés sous les couleurs de l'équipe UAE Emirates, avec qui il avait découvert le peloton professionnel, Juan Ayuso (23 ans) mettra le cap à l'intersaison sur les Etats-Unis et la formation Lidl-Trek. Beaucoup ont pensé que le gros contrat proposé par les Américains doublé de la promesse d'être le leader de sa nouvelle équipe sur les Grands Tours expliquait en grande partie pourquoi le grand espoir espagnol vainqueur notamment cette saison de Tirreno-Adriatico avait accepté de répondre à l'appel du pied de Lidl-Trek.

Dans un long entretien accordé à Daniel Benson, Ayuso révèle que s'il a surtout décidé de faire ses valises, c'est en raison de l'enfer qu'il vivait depuis deux ans sous le maillot émirati. Le troisième du Tour d'Espagne 2022 profite d'ailleurs de cette interview pour régler ses comptes avec ses actuels employeurs et en particulier la direction, incarnée par Mauro Gianetti. "Elle n'a jamais clairement communiqué son message ni défini le rôle des coureurs (...) Et lorsque des erreurs étaient commises, elles n'étaient jamais corrigées", regrette ainsi Ayuso, pour qui les négociations autour de son éventuelle prolongation (jusqu'en 2029) en début d'année ont été l'épisode - fâcheux - de trop.

Ayuso : "Quand vous devez constamment regarder ce qu'il se passe à l'intérieur du bus..."

"Je leur ai dit que je pouvais prolonger, mais seulement s'il y avait une clause de libération proportionnelle au cas où je voudrais partir à une date ultérieure." Au lieu de cela, la pépite espagnole a découvert qu'il était prévu d'insérer une clause de cent millions d'euros pour le laisser libre. Mais ce n'est pas tout. Le quotidien d'Ayuso, déjà très compliqué, est en effet devenu plus difficile encore. "La direction est devenu très agressive, au point de me dire que si je ne signais pas la prolongation, nous verrions quel calendrier je suivrais (...) Et l'équipe, au lieu d'essayer de m'aider, a essayé d'envenimer les choses et de se donner bonne conscience. J'étais considéré comme le méchant de l'histoire. "

Ou comment dégoûter encore davantage le jeune champion, déjà écœuré par le fonctionnement en interne comme par les relations avec ses équipiers ainsi que la vie de groupe d'une manière plus générale. "Il m'est souvent arrivé de me retrouver en compétition avec mes coéquipiers, ce n'est pas agréable", explique ainsi le vainqueur de la dernière édition de la Drôme Classic, pressé de tourner la page sur ces deux dernières années qui l'avaient amené à songer à un départ dès la Vuelya 2023, qu'il avait achevée au pied du podium (4e).

"C'était plus une chose progressive qu'un événement ponctuel. Cela s'accumule quand vous devez constamment regarder ce qu'il se passe à l'intérieur du bus de votre propre équipe plutôt qu'à l'extérieur, avec des coéquipiers qui veulent vous battre.". Ayuso devrait découvrir un tout autre environnement à la reprise. Il ne demande que cela.

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