Marie Mahé, Media365 : publié le dimanche 11 juin 2023 à 16h00
Ce dimanche était prévue la dernière étape du Tour des Pyrénées féminin. Mais la course cycliste a été annulée avant le départ.
Couac dans le cyclisme féminin. En effet, ce dimanche matin, la deuxième édition du CIC Tour International Féminin des Pyrénées a vécu un véritable coup dur, après avoir été annulée, avant le départ de la troisième et dernière étape. Une décision qui fait suite à un mouvement de fronde de la part des coureuses qui avaient pris part à cet événement. A 11h50, le départ de la troisième étape aurait dû être donné. Une étape longue d'un total de 126 kilomètres et qui aurait dû permettre au peloton de relier Nay à Bosdarros. Quant à cette fameuse fronde à l'origine de cette décision radicale, elle remonte à ce samedi. Lors de la deuxième étape, entre Pierrefitte et Hautacam, le peloton, qui craignait pour sa sécurité dans une course disputée sur des routes ouvertes avait décidé de mettre pied à terre. Le problème était le fait que les motos de sécurité étaient obligées de remonter ce peloton pour faciliter son passage, ainsi que celui de quelques voitures, sur le parcours. Alors que lors de la boucle finale, ce vendredi, pour l'arrivée du côté de Lourdes, ces fameuses mêmes motos n'ont pas été autorisées à passer.
"Des exigences qui ne sont pas en adéquation avec leur niveau"
Ce dimanche matin, avant cette annulation, Pascal Baudron, qui n'est autre que le directeur de course, se montrait encore confiant pour poursuivre et terminer cette édition, dans des propos partagés par La Dépêche : "Ce qui se passe, c'est que les filles ont des exigences qui ne sont pas en adéquation avec leur niveau. Elles s'imaginent qu'elles sont sur le Tour de France et que toutes les routes doivent être fermées, que tout doit être verrouillé. Mais en France, on ne peut pas faire ça. (...) Pour le moment nous n'avons pas eu de retour négatif et on repart dans les conditions normales. Hier (samedi) le président de jury et l'arbitre principal sont allés voir les filles en leur précisant qu'elles avaient des demandes irrecevables." Pourtant, à ce moment-là, plusieurs équipes avaient déjà décidé de quitter la course, à l'image de la Team Jumbo Visam, membre du WorldTour : "La Team Jumbo-Visma Women ne prendra pas le départ de la troisième étape du Tour Féminin International des Pyrénées car la sécurité sur le parcours laisse à désirer. Les coureuses ne considèrent pas responsable de courir la troisième étape. Quel dommage que la course se termine ainsi. Pas une décision facile. La situation du deuxième jour était nettement meilleure que lors de la première étape, mais la sécurité est une condition au sein de TJV pour pouvoir pratiquer le sport de manière responsable".
"Le jour où il n'y aura plus de course, elles pourront pleurer"
Finalement, la décision a été prise et l'annulation a été décidée par les commissaires UCI de cette épreuve. De quoi faire à nouveau réagir l'organisation de la course : "Même Marion (Clignet) et Elisabeth (Chevanne-Brachet) disent qu'elles sont en train de scier la branche sur laquelle elles sont assises. Le jour où il n'y aura plus de course, elles pourront pleurer et c'est ce qui va se produire. Très honnêtement, je me dis que ça ne vaut pas le coup d'organiser une course pour voir tous ces mois d'efforts ruinés pour des caprices d'enfants gâtés. Et je pense à tous les bénévoles qui se mobilisent, pour être clair, c'est catastrophique pour le moral."