Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 22 juin 2025 à 19h55
S'il n'a pas été en mesure de défendre son maillot jaune de leader du Tour de Suisse face à João Almeida lors du contre-la-montre final, Kévin Vauquelin a confié que la déception de l'instant est effacée par une semaine qui lui aura beaucoup appris.
Kévin Vauquelin est « forcément déçu ». Alors qu'il abordait le contre-la-montre final du Tour de Suisse avec un matelas de 33 secondes sur João Almeida, le coureur de l'équipe Arkea-Bamp;B Hotels n'a pas été en mesure de rivaliser avec le Portugais. Vainqueur au sommet du Stockhütte, ce dernier a renversé la table pour remporter le classement général avec une avance légèrement supérieure à la minute. Admettant qu'il y avait « beaucoup d'attentes », le concernant avant de prendre le départ, le natif de Bayeux n'a pas eu les sensations attendues. « Les jambes étaient un peu bizarres aujourd'hui (dimanche), ça fait beaucoup d'émotion en peu de temps, a confié Kévin Vauquelin au micro de la chaîne L'Equipe. J'ai essayé de donner le maximum, j'ai senti qu'il me manquait ce petit cran qu'on a quand on suit quelqu'un comme hier (samedi) quand João Almeida a essayé de me faire péter dans la bosse. »
Vauquelin : « Je n'ai pas à regretter »
Malgré tout, le Tricolore termine à la deuxième place du classement général de ce Tour de Suisse au terme d'une semaine intense. « J'étais venu en pensant prendre une claque. On ne voulait vraiment pas faire le général, a confié Kévin Vauquelin. Je me retrouve deuxième du Tour de Suisse avec des paliers passés pour ma carrière. C'est juste phénoménal. » Revenant sur ce contre-la-montre, le Normand concède qu'il n'a « fait la journée extraordinaire » dont il rêvait pour conserver le maillot jaune mais sa performance lui laisse de bonnes impressions. « Je n'ai pas à regretter, j'ai donné. Tous mes proches m'ont poussé, a déclaré le coureur français. J'ai senti toute cette force et j'ai donné le maximum. J'ai 24 ans, on a encore beaucoup de travail. » Néanmoins, cette semaine de course sur les routes suisses le laisse pensif quand aux écarts de performance liés aux moyens à disposition alors que l'avenir de l'équipe Arkea-Bamp;B Hotels est incertain.
Vauquelin : « Ça aurait été vraiment beau »
« On a beaucoup moins de moyens, on est dans une situation financière compliquée. Mais on s'en sort, on montre qu'on est là, a affirmé le coureur de 24 ans quelques minutes après avoir passé la ligne d'arrivée. J'espère que ce résultat pourra amener des sponsors et aider Bamp;B Hotels et Emmanuel Hubert. On en a besoin. » Pour conclure, Kévin Vauquelin a concédé que la possibilité de devenir le premier Français à gagner une course par étapes de niveau World Tour depuis Christophe Moreau sur le Critérium du Dauphiné en 2007 a pesé. « J'avais une pression mais je ne me disais pas qu'elle était mauvaise, a confié le membre de l'équipe Arkea-Bamp;B Hotels. Pourquoi pas, si on a peur marquer l'histoire de son pays... Ça aurait été vraiment beau, je m'excuse de ne pas y être arrivé. » Il reste que ce Tour de Suisse pourrait être un tournant pour Kévin Vauquelin.