Clément Pédron, Media365 : publié le dimanche 26 janvier 2025 à 15h48
Deux jours après avoir officiellement lancé sa saison 2025, Pierre Latour s'est présenté sur la Classique de Valence ce dimanche. Surtout, il a confié à l'Équipe, qu'à la suite d'une très mauvaise année 2024, il pourrait stopper sa carrière à la fin de cette saison.
C'est un de ces trublions du cyclisme que l'on aime voir courir. Un de ceux dont on ne comprend pas toujours les agissements sur un vélo lors des courses mais qui fait partie de ceux qui assurément le font avec panache, avec courage et sans aucune fioriture. Pierre Latour a débuté sa saison 2025 avec la Classique de Morvedre où il a pris la 43ème place. À noter que son coéquipier Alexys Brunel, pendant un moment échappé, a terminé au pied du podium à moins de trente secondes du vainqueur Berrade. Juste avant de participer à la Classique de Valence ce dimanche, le coureur de la TotalÉnergies a pris le temps de se livrer auprès du quotidien l'Équipe. Et le moins que l'on puisse dire est que le Français n'a pas fait dans la langue de bois, comme à son habitude...
Au moment d'évoquer cet exercice 2025, le Drômois a laissé entendre qu'il pourrait s'agir de sa dernière année chez les professionnels en déclarant que c'était « probable ». « En fait, ça dépendra vraiment, enchaîne t-il. Si ça se passe bien en descente, si je reprends du plaisir... Car je ne me vois pas continuer juste pour continuer : faire des courses où tu ne sers à rien, c'est pas incroyable, je ne fais pas du vélo pour ça. Et je ne m'ennuierai pas à côté si j'arrête. »
Un coureur marqué par les descentes
À 31 ans, Pierre Latour reste un coureur jeune, capable d'évoluer plusieurs saisons encore au haut niveau. Mais il faut dire aussi que le Français, qui rentre dans sa dernière année de contrat avec TotalÉnergies, sort d'une année 2024 éreintante sur beaucoup d'aspects. « Une année de merde », lâchait le coureur mi-janvier, lors d'un stage de son équipe en Espagne. Ça a été jusqu'à Paris-Nice, puis je me suis cassé les côtes à la Roue Tourangelle (24 mars) et, à partir de là, ça a été tout le temps galère, les côtes, une carence en fer, une infection pulmonaire, toutes les petites maladies qui traînent. C'était un peu interminable, je n'ai pas pris beaucoup de plaisir. » Depuis, le champion de France du contre-la-montre 2017 et 2018 va mieux et aborde cette nouvelle saison - peut-être la dernière - avec envie. Il a aussi travaillé sur un aspect de la course qui l'handicape au quotidien : les descentes. Depuis une chute à Abu Dhabi en 2019 (fracture de l'extrémité du radius et du scaphoïde de la main gauche, fracture du coude droit), le vainqueur d'une étape de la Vuelta en 2016 a beaucoup de mal à aborder cet exercice. « Mais en ce moment, ça va bien, tempère le rouleur-grimpeur toujours à l'Équipe. J'ai fait un peu toutes les approches, préparateur mental, psychologue, EMDR, à chaque fois ça passe même si ça ne part pas définitivement, mais il suffit que je retombe ou que je me fasse une frayeur et je dois tout recommencer. » Pour l'heure, Pierre Latour évite de penser à tout ça. Il veut voir le sportif, « gagner des courses ou aider (ses) coéquipiers à gagner. »