Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 17 avril 2023 à 23h36
Avec sa stratégie de management bien à lui, Patrick Lefevere continue de titiller l'orgueil de Julian Alaphilippe, à tel point qu'on se demande s'il continue d'être réellement audible. Même si ses arguments se font un peu plus détaillés.
Entre Patrick Lefevere et Julian Alaphilippe, c'est toujours je t'aime, moi non plus. Les saillies publiques du dirigeant de l'équipe Soudal Quick-Step envers son double champion du monde français (2020, 2021) sont presque devenues un cliché tant il ne cesse de les accumuler, particulièrement depuis un an et cette lourde chute à Liège-Bastogne-Liège dont le natif de Saint-Amand-Montrond ne semble jamais s'être remis.
"Heureusement qu'il est devenu deux fois champion du monde..."
Pour RMC, le Belge a réitéré et toujours dans son style sans le moindre détour, tout en prenant le temps de développer un peu plus : "Ces dernières années, il n'y avait pas Mathieu van der Poel, Tadej Pogacar, Wout Van Aert... Mais c'est à lui de répondre avec ses pédales ! Dans la vie, tout le monde doit justifier son salaire. Il l'a pour trois ans et jusqu'en 2024, heureusement qu'il est devenu deux fois champion du monde... Car à part ça, il a gagné une étape du Tour et porté le maillot jaune. Je comprends que ça excite les équipes françaises, mais pas moi. Tout le monde l'aime bien, moi aussi, c'est impossible de ne pas l'aimer. Mais je dois être réaliste, il mange une grande partie de mon budget et je veux aussi des résultats."
Au vu des résultats de ce début de saison, Lefevere est clair : il ne prolongerait pas le contrat de Julian Alaphilippe au-delà de 2024. Mais... "C'est comme à l'école, il y a trois trimestres. S'il gagne deux ou trois étapes sur le Tour et qu'il porte le maillot jaune pendant dix jours, c'est une autre histoire. Essayons de faire mieux, et on verra." Confirmant qu'il préserve son coureur pour Liège-Bastogne-Liège, et surtout pour le Tour de France à plus long terme, Lefevere essaie de ne pas enterrer non plus totalement son "Alaf" : "Dire qu'il est difficulté, c'est un grand mot. Il va d'une malchance à l'autre, c'est difficile pour lui mentalement de remonter et de retrouver le moral. On fait tout ce qu'on peut pour l'aider, mais à la fin c'est lui-même qui doit le faire."