Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 22 juin 2025 à 15h20
Alors que de nombreuses voix plaident pour que des mesures soient prises afin d'améliorer la sécurité des courses cyclistes, Johan Bruyneel a vivement critiqué ces prises de position et notamment le fait que des personnalités venant de France s'expriment.
Le cyclisme professionnel fait face à une prise de conscience. Alors que les chutes violentes se sont multipliées au cours des dernières années et ont fait plusieurs victimes dont le regretté Gino Mäder en 2023 sur le Tour de Suisse, la question de la sécurité des courses est désormais prise en compte par les autorités sportives. Ainsi, de nombreuses propositions ont été faites pour corriger le tir avec l'Union Cycliste Internationale (UCI) qui a modifié ses règlements et a ouvert la porte à diverses expérimentations. Comme proposé par différents coureurs tels Wout Van Aert, Chris Froome ou Valentin Madouas, la limitation des braquets devrait être mise à l'essai d'ici la fin de l'année afin d'étudier son impact sur la sécurité et la viabilité d'une telle mesure. Plus récemment, Marc Madiot a affirmé dans un documentaire de L'Equipe vouloir « se battre pour ralentir l'évolution du cycliste » avec des propositions tous azimuts visant notamment les différents éléments technologiques mis à la disposition des coureurs, dont les capteurs de puissance ou encore les oreillettes. Des prises de parole qui ne semblent pas faire l'unanimité.
Bruyneel doute de la pertinence de la limite des braquets
En effet, l'ancien directeur sportif Johan Bruyneel a confié dans un épisode du podcast The Move animé par son ancien coureur Lance Armstrong y voir un symbole de l'influence française sur le cyclisme professionnel et surtout des organisateurs du Tour de France. « Le président de l'UCI est français. Mais toutes ces idées viennent de Christian Prudhomme. Il veut ralentir les coureurs, a affirmé l'ancien dirigeant belge banni à vie du cyclisme. Son proche conseiller est également français, c'est Marc Madiot. Il pense la même chose. C'est un triangle Christian Prudhomme, Marc Madiot et David Lappartient. » Revenant sur l'idée de limiter les braquets, ce qui se matérialisera par un maximum fixé à 54 dents sur le plateau et onze dents sur le pignon, Johan Bruyneel a fustigé des décisions prises « sans tenir compte de l'industrie ». En effet, le nombre d'équipes utilisant un matériel proposant un tel braquet s'avère limité. Enfin, l'ancien directeur sportif de la formation US Postal doute de la pertinence de cette mesure en affirmant que si « les descentes seront un peu plus lentes », il n'y aura pas d'autre gain. Des propos très peu amènes de la part de Johan Bruyneel, versant même dans le complotisme, qui laissent à penser que l'ancien dirigeant belge garde une dent contre le cyclisme français après « l'affaire Armstrong » qui lui a coûté sa place dans ce milieu.