Rousse se souvient de son époque de coureuse, "je ne gagnais pas d'argent"

Rousse se souvient de son époque de coureuse, "je ne gagnais pas d'argent" ©Icon Sport, Media365
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Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 28 janvier 2025 à 17h27

C'est en s'appuyant sur son expérience vécue que la championne de France a basculé vers les médias, puis les instances.

Marion Rousse est fière du chemin parcouru, elle qui est devenue directrice du Tour de France féminin après avoir été coureuse il y a une dizaine d'années, et au plus haut niveau puisqu'elle a notamment été sacrée championne nationale en 2012. Et à cette époque, pourtant très récente, ça n'avait encore rien à voir, ainsi qu'elle le rappelle pour Eurosport : "Désormais, c'est bien, on parle des championnes. Parce que la première année, on me demandait si ça allait fonctionner, si c'était cohérent, si le cyclisme féminin était prêt, etc. Mon boulot était de dire que ça allait être génial, puis les championnes ont fait le boulot elles-mêmes."

"Il fallait que j'aille travailler pour gagner un SMIC"

L'afflux d'argent dans les équipes a permis de structurer le cyclisme féminin, et si elle concède que cet équilibre financier reste précaire, la compagne de Julian Alaphilippe constate aussi que ça n'a plus rien à voir : "J'ai connu ce cyclisme féminin à une époque où je ne gagnais pas d'argent. J'étais dite 'professionnelle', mais je n'en avais que l'appellation. Il fallait que j'aille travailler pour gagner un SMIC."

De vraies années de galère qui lui ont montré qu'elle ne pouvait pas vivre de sa passion, ce qui l'a contraint à arrêter sa carrière tôt. Après avoir rapidement bifurqué sur un rôle de consultante, qu'elle tient toujours avec brio sur France TV, elle voulait que "les filles puissent avoir un salaire et vivre de leur sport" : "L'enjeu était d'obtenir de la visibilité grâce à la course la plus connue du monde. Avec le Tour de France, on parle à un public de connaisseurs et d'initiés, mais aussi à des gens qui ne regardent pas de vélo tout au long de l'année. Cette mise en lumière manquait au cyclisme féminin." Avant de profiter de cette formidable vitrine, pour reprendre ses termes, les championnes restaient dans l'anonymat le plus total. Il y a encore du travail, bien sûr, mais la machine est lancée.

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