Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 10 juin 2022 à 16h01
Le patron du Tour de France a évoqué la polémique autour des injections de Rafael Nadal à Roland-Garros, qui étonnent dans le milieu du vélo. Alors qu'en Espagne, on défend le Majorquin.
Les injections de Rafael Nadal à Roland-Garros, que le tennisman espagnol a remporté pour la 14e fois dimanche dernier, soulevant au passage son 22e titre du Grand Chelem, n'en finissent plus de faire parler. Une polémique née des déclarations du Majorquin, qui a avoué après son sacre avoir reçu de nombreuses injections de xylocaïne durant la quinzaine parisienne pour soulager son pied gauche, lui qui souffre du syndrome Muller-Weiss, une pathologie rare affectant les os du pied. Une pratique autorisée dans le tennis mais pas dans le cyclisme. Et des coureurs français s'en sont émus, à l'image de Thibaut Pinot ou encore de Guillaume Martin, alors que le basketteur Evan Fournier a lui pris la défense de l'Espagnol.
Prudhomme : "Les règles ne sont pas les mêmes"
Patron du Tour de France, Christian Prudhomme a été interrogé sur le sujet par France Bleu. Et pour lui, "Nadal n'a pas triché. Simplement, les règles ne sont pas les mêmes". Il admet que le cyclisme a "plus dérivé que les autres à une certaine époque. Mais ça a changé", assure l'ancien journaliste, pour qui "un coureur cycliste, ça sait souffrir, et sans prendre de produits interdits." Prudhomme appelle enfin à plus de cohérence et d'uniformisation pour la lutte antidopage dans le sport professionnel : "Il est peut-être temps que l'agence mondiale antidopage se penche vraiment là-dessus."
De l'autre côté des Pyrénées, on défend son champion, à l'image de la Société espagnole de médecine du sport (Semed), qui a publié un communiqué pour rappeler que "l'infiltration n'est pas du dopage". La Semed, sans citer Pinot ou Martin, précise que "les infiltrations ne sont pas interdites dans le cyclisme par l'Union cycliste internationale (UCI), comme l'ont indiqué certains sportifs de nationalité française", et que "l'association des concepts d'infiltration et de dopage est incorrecte et est peut-être destinée à semer le doute sur la légalité des résultats de certains sportifs. Ce n'est pas une méthode de dopage, à moins qu'une substance interdite ne soit administrée lors de cette injection".