Paris-Roubaix : Van Aert incrédule, van der Poel se savait en confiance

Paris-Roubaix : Van Aert incrédule, van der Poel se savait en confiance©Panoramic, Media365

Mathieu Warnier, Media365, publié le dimanche 09 avril 2023 à 21h25

Alors que Wout Van Aert n'a pas caché sa déception après la crevaison qui l'a privé d'une chance de remporter Paris-Roubaix, Mathieu van der Poel a savouré son succès et mis en avant le rôle de son équipe.



Le duel était attendu, il a été escamoté. Après avoir attaqué trois fois pour essayer de distancer ses rivaux, Mathieu van der Poel a pu s'accrocher à Wout Van Aert dans le périlleux secteur pavé du Carrefour de l'Arbre. Alors que le Néerlandais et le Belge semblaient partis pour s'expliquer sur la piste du Vélodrome André-Pétrieux, le sort en a voulu autrement. Victime d'une crevaison au pire moment, Wout Van Aert a dû s'avouer vaincu. « C'est dommage d'avoir de la malchance à ce moment, a confié le chef de file de l'équipe Jumbo-Visma dans des propos recueillis par France 3 peu après l'arrivée. Je me sens bien toute la course, c'était une situation difficile pour moi d'être tout seul dans le groupe de tête. Je suis resté calme, j'ai attaqué au Carrefour de l'Arbre. J'ai crevé, autrement il y avait une grande chance que Mathieu van der Poel et moi soient devant. C'est dommage mais c'est la vie. » Finalement battu par Jasper Philipsen pour la deuxième place, le vainqueur de l'E3 Saxo Classic cette saison a concédé que « c'était comme un très mauvais rêve » et a confié son incrédulité face à un tel scenario.

Van Aert : « Je suis resté positif »

Si la déception est palpable, Wout Van Aert a essayé de tirer du positif de cette journée, lui qui a frôlé le pire à l'entraînement quelques jours avant le Tour des Flandres. « J'ai montré que j'étais le plus fort du groupe derrière, a-t-il confié. Je suis resté positif et tout essayé pour aller chercher le podium et peut-être revenir sur Mathieu van der Poel. » Néanmoins, le Belge n'a pas hésité à indique que « c'est impossible de boucher un trou de 20 secondes » face au Néerlandais et s'est montré beau joueur. « Il l'a mérité et il était très fort, a affirmé Wout Van Aert. Félicitations à Mathieu van der Poel. » Du côté du petit-fils de Raymond Poulidor, le son de cloche était évidemment tout autre. Affirmant que c'était « une de (ses) plus belles journées sur le vélo », le leader de l'équipe Alpecin-Deceuninck est revenu pour le site officiel de Paris-Roubaix sur la mésaventure vécue par son rival. « J'ai compris que Wout Van Aert avait un problème, mais je ne savais pas que c'était une crevaison, a-t-il indiqué. On aurait peut-être pu aller ensemble jusqu'au vélodrome, mais cela fait partie du sport, il faut parfois de la chance pour réussir à s'imposer, il ne faut pas seulement les jambes. Il se trouve que j'ai eu les deux. »


Van der Poel : « Ma plus belle saison des classiques »

Si ses trois attaques dans les 50 derniers kilomètres n'ont pas fait mouche, Mathieu van der Poel assure ne pas avoir douté face à un tel scenario. « Je n'ai pas réussi à le déposer à part sur sa crevaison, mais je n'ai jamais paniqué parce que je savais que j'étais très fort », a-t-il ajouté. Battu par Dylan van Baarle l'an passé, le Néerlandais a atteint son but d'ajouter « L'Enfer du Nord » à son palmarès, ce que ni son père, ni son grand-père n'avaient réalisé, avec une arrivée en solitaire qui lui a donné des frissons. « Rentrer seul sur le vélodrome, c'est un sentiment difficile à décrire, a confié Mathieu van der Poel. On va vraiment fêter cela ce soir parce qu'on a fait un sacré boulot toute la journée et nous réalisons le doublé avec Jasper Philipsen, cela ne nous arrivera peut-être plus jamais. » Alors qu'il va désormais se tourner vers la préparation du Tour de France, le Néerlandais va tourner le dos aux classiques, lui qui a terminé quatre fois sur le podium. « J'ai vécu ma plus belle saison des classiques jusqu'ici, je suis plus fort qu'avant, a déclaré le vainqueur de Milan-Sanremo. Notre approche a été différente, j'ai pu aborder chacune des courses à 100 %, avec davantage de fraîcheur. Les classiques et en particulier les Monuments, c'est sur ce genre de courses que je suis bon et je me concentre là-dessus. »

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