Mathieu WARNIER, Media365, publié le dimanche 26 septembre 2021 à 20h50
A la suite de la deuxième victoire consécutive de Julian Alaphilippe dans le cadre des championnats du monde, Thomas Voeckler est revenu sur la tactique de son équipe, dont un dénouement qui n'était pas tout à fait prévu.
Comme à Imola, les Bleus avaient un plan en tête. Mais, si Julian Alaphilippe est allé au bout pour remporter son deuxième titre de champion du monde consécutif, tout ne s'est pas exactement passé comme prévu pour l'équipe de France. Une course en ligne des championnats du monde dont les Bleus, très tôt, ont été les acteurs. A près de 200 kilomètres de l'arrivée, les coureurs tricolores sont passés à l'attaque... et c'était voulu. « On voulait lancer les attaques avant les autres et qu'on nous prenne pour des fous, a confié Thomas Voeckler dans un entretien accordé au quotidien Le Parisien. Nous savions que ce serait une course de mouvements et on voulait les faire avant tout le monde. » Le sélectionneur de l'équipe de France admet même que cette tactique devait commencer en amont de la première banderille plantée par Benoît Cosnefroy. « Ça aurait dû commencer encore plus tôt, mais Rémi Cavagna a crevé, ajoute l'ancien porteur du maillot jaune. On voulait avoir toujours un coup d'avance. On l'a vu par exemple avec Benoît Cosnefroy et Arnaud Démare qui sont partis ensemble. »
Voeckler : « Il a attaqué tout seul »
S'il assure que « cela s'est passé comme prévu », Thomas Voeckler a admis que le final tonitruant de Julian Alaphilippe, parti à 17 kilomètres de l'arrivée, « n'était pas prévu ». Avant cette offensive gagnante, le premier démarrage à un soixantaine de kilomètres de la ligne d'arrivée faisait partie du plan élaboré en amont de la course... même si tout ne s'est pas passé de manière idéale en raison d'un Julian Alaphilippe qui n'en a fait qu'à sa tête. « Ce qui n'a pas fonctionné, c'est qu'il prolonge trop son effort la première fois. Soit ça marche et on y va, soit ça ne prend pas et on arrête. Je me suis permis de lui dire d'arrêter. Ensuite, il est venu me voir à la voiture en me demandant s'il prenait le rôle de lanceur pour Florian Sénéchal au sprint. Je lui ai dit : 'Non, Sénéch va se débrouiller. Toi tu contres les attaques, et surtout tu fais à l'instinct'. Finalement, il a attaqué tout seul. » Alors que le désormais double champion du monde semble déjà alléché par l'idée d'aller en Australie défendre sa couronne, Thomas Voeckler demande simplement à être épaté par son leader.