Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le samedi 25 septembre 2021 à 20h01
Sacré champion du monde il y a un an, Julian Alaphilippe remet son titre en jeu, dimanche. Une année traversée avec pression et des erreurs.
Cela fait presque un an. Eh oui, il y a quasiment un an maintenant, le 27 septembre 2020, Julian Alaphilippe raflait la mise et devenait champion du monde. En solitaire, le Français s'imposait à Imola, devançait Wout van Aert, et devenait le neuvième représentant tricolore à enfiler le fameux maillot arc-en-ciel, vingt-trois ans après Laurent Brochard. Alaphilippe remet son titre en jeu dimanche en Belgique, à Louvain, après une année animée.
Alaphilippe : « La course où je vais me sentir le plus léger de toute la saison »
Il ne sera pas favori et une certaine pression va s'envoler. « Oui, c'est la course où je vais me sentir le plus léger de toute la saison, vraiment, vraiment... C'est même certainement la première fois que je vais aborder un Championnat du monde aussi relax même si, l'an dernier, j'étais tranquille, car, dans l'approche, je n'avais pas l'impression que c'était le Mondial. Mais là encore plus, je crois, et ça fait du bien, car ça n'enlève rien à la concentration, à l'envie, à la motivation. Ça me fait bizarre de dire que c'est moi qui apporte de la sérénité et du calme à l'équipe de France », concède Julian Alaphilippe à L'Equipe en rigolant.
« Je me suis rajouté de la pression, inconsciemment, et ça m'a fait faire des petites erreurs »
Van Aert sera favori dimanche. Le Belge a toujours battu le Français lors de leur dernière confrontation au Tour de Grande-Bretagne. Mais Alaphilippe jouera quand même crânement sa chance. « Évidemment, je vais tout faire ce dimanche pour aller chercher la victoire à nouveau. Je vais le faire pour moi et pour mes équipiers, mais si je suis amené à perdre le maillot, ce sera plus un soulagement qu'une déception. Depuis un an, j'ai tellement eu à coeur, sur chaque course, tout le temps, de l'honorer, que je me suis rajouté de la pression, inconsciemment, et ça m'a fait faire des petites erreurs. Je sais que cette même étape du Tour de Grande-Bretagne, sans le maillot, je l'aurais certainement gagnée. J'y ai réfléchi, j'ai analysé mes erreurs, mes défaites », concède le coureur de 29 ans. S'il perd dimanche, Alaphilippe se sentira « plus libéré » dans sa « façon de courir ». « Il y a quand même un truc qui te tient avec le maillot vis-à-vis de toi-même, de tes équipiers, dans la course, avec le public... », lâche le coureur de Deceuninck-Quick Step.
Et s'il s'impose encore au final ? « Je prendrais des vacances plus longues pendant l'intersaison, confie le Français. J'aime faire plaisir à tout le monde, mais cette fois, du plaisir, j'en prendrais plus moi-même que j'en ai pris car on réalise qu'un an ça passe vite. Surtout, j'aimerais être comme j'étais avant. Mais quand on a le maillot, ce n'est pas facile de basculer vers ça. Le jour d'après, le téléphone sonne sans cesse. »