Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 25 mai 2023 à 18h49
L'ancien cycliste français Luc Leblanc, sacré champion du monde en 1994, avoue avoir failli se suicider après la fin de sa carrière.
Il y a 25 ans, il raccrochait. Son fait d'armes ? Devenir champion du monde en 1994. Premier devant Claudio Chiappucci et Richard Virenque , Luc Leblanc succédait alors à Bernard Hinault, Jean Stablinski, André Darrigade, Louison Bobet, Antonin Magne et Georges Speicher comme lauréat tricolore aux Mondiaux de cyclisme. Durant sa carrière, le Français, qui s'est retiré en 1998, a eu des succès mais aussi connu des moments plus compliqués.
Leblanc : « Je me suis assis auprès d'un arbre et j'ai mis le canon du fusil sous ma gorge »
Depuis son retrait, Leblanc a même failli mettre fin à ses jours. « Cinq ans après ma fin de carrière, j'étais au bout du rouleau, en pleine dépression. J'avais pris de 20 kg, et j'étais sous le coup d'un contrôle fiscal alors que j'avais été victime d'un mauvais conseiller financier, raconte au Parisien l'ancien cycliste à l'occasion de la sortie de son livre « Moi, Lucho ». Pour le fisc, j'étais un tricheur alors que je me croyais en règle. J'habitais près de Pau. Ce jour-là, j'ai pris mon fusil, et je suis monté dans un bois. J'ai longtemps marché. À un moment, je me suis assis auprès d'un arbre et j'ai mis le canon du fusil sous ma gorge. Cela a duré longtemps. Le dos contre l'écorce et le doigt prêt à appuyer... J'ai refait le film de ma vie. Puis j'ai pensé à mes deux enfants et ma famille. Finalement, j'ai posé le fusil et je suis redescendu dans mon village. »
Leblanc veut « revenir dans le milieu » et s'occuper « des jeunes et de la formation »
Ces souffrances remontent à sa carrière durant laquelle il a été la cible de moqueries. « On a passé son temps à dire que j'étais une pleureuse se plaignant tout le temps. Plein de gens ne connaissaient pas le drame de mon enfance (un chauffard l'a fauché lui et son petit frère qui en est mort en 1978) et se foutaient de ma démarche alors que j'avais une jambe blessée à vie. Chaque matin de départ, je ne savais pas si ma jambe allait me laisser tranquille ou pas. Et on disait aussi que j'avais trahi mes coéquipiers pour être champion de France (1992) ou du monde (1994), ce qui est archi faux », explique Luc Leblanc qui a « tout perdu » de ce qu'il a gagné lors de sa vie de sportif. Aujourd'hui, à 56 ans, il vit de « de contrats à droite ou à gauche, mais je cherche un emploi fixe. » Luc Leblanc confie aussi avoir pris de l'EPO quand il était chez Festina en 1994, avoir eu des problèmes d'entente avec Laurent Fignon et Virenque, et et a maintenant envie de « revenir dans le milieu et m'occuper des jeunes et de la formation. Je sais comment préparer des futurs champions sans les griller trop tôt pour le haut niveau. Mon histoire peut servir d'exemple. »