L'ancien coureur Théo Nonnez raconte son burn-out et sa nouvelle vie

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le mercredi 05 janvier 2022 à 15h56

Coureur pro de l'équipe Groupama-FDJ, le Français Théo Nonnez a mis un terme à sa jeune carrière en avril, victime d'un burn-out. Il se confie sur son expérience et veut qu'elle serve à d'autres.

A 21 ans à peine et alors qu'il entamait sa troisième saison chez les professionnels au sein de l'équipe Groupama-FDJ, Théo Nonnez avait dit stop en avril dernier. Le champion de France juniors en 2016 arrêtait brutalement sa carrière naissante. Le plaisir n'était plus là, un burn-out bien installé. Monter sur un vélo était devenu son métier, maintenant il se promène tranquillement. « Cela faisait plusieurs mois que j'avais ce mal-être en moi, mais la prise de conscience a eu lieu il y a tout juste un an. On devait être à quelques jours de Noël. Comme tous les jours, je suis parti rouler. Et là, j'ai ressenti comme une boule au ventre. J'ai pris sur moi. Mais après quelques kilomètres, c'était trop dur. Je suis descendu de mon vélo. Et je me suis mis à pleurer », confie le jeune Français dans Le Parisien, mercredi.


Nonnez : « Être coureur professionnel, ce n'était pas pour moi, ce n'était pas ma vie »

Théo Nonnez est victime de burn-out. « C'est grâce à Jean-Luc Tournier, le psychologue de l'équipe, que j'ai pu enfin mettre des mots aux maux. Encore aujourd'hui, j'ai du mal avec le terme de burn-out. » Tous n'ont pas compris sa décision dans son entourage. « J'ai perdu des amis en route, d'autres sont restés, mon choix n'a pas vraiment été simple à faire et les conséquences ont été radicales. Je comprends parfaitement certaines réactions. Certains me disaient qu'il suffisait de faire le dos rond et que l'envie reviendrait. Mais c'était beaucoup plus profond que ça : être coureur professionnel, ce n'était pas pour moi, ce n'était pas ma vie », reconnait l'ex-coureur de Groupama-FDJ dont le staff l'a accompagné. « Sincèrement, j'ai eu de la chance de tomber sur des gens aussi compréhensifs. Marc Madiot a été super avec moi et réglo. Il a tout fait pour que cela se passe bien. », souligne Nonnez au sujet du directeur sportif.

« Je kiffe de voir les gens se balader dans la rue »

Le Francilien a retrouvé une vie tranquille, apaisée, et l'anonymat. « Je crois que ce qui me manquait le plus, c'était une véritable vie sociale, rencontrer des gens. À l'époque, toute ma vie tournait autour du vélo. Je dormais vélo, je me levais vélo, je mangeais vélo. Moi, je kiffe de voir les gens se balader dans la rue comme ce soir, aux Champs. Ça bouge, ça tourbillonne, je découvre enfin la vraie vie. » Son quotidien désormais ? Une semaine à l'école et une autre en entreprise. « J'ai repris mes études. Je prépare un BTS communication. En alternance, je bosse dans une boîte dans le domaine du sport. Si, pour moi, le vélo est fini, je suis toujours un grand passionné de sport et même de vélo. Mais uniquement à regarder à la télé. J'ai envie de continuer à bosser dans ce domaine », ambitionne Nonnez qui n'a fait qu'une sortie en vélo depuis avril et veut que son histoire serve à d'autres. « Le problème de la dépression dans le sport existe. Récemment, on a vu la parole se libérer avec les témoignages de Naomi Osaka, la joueuse de tennis japonaise, ou Simone Biles, la gymnaste américaine, quadruple championne olympique. J'ai voulu parler de mon histoire, parce que, déjà, ça me fait du bien, mais aussi pour dire à ceux qui sont en train de vivre ce que j'ai vécu l'an passé qu'ils ne sont pas seuls. » Le jeune Français se déplace désormais souvent en... Vélib. Le vélo reste tout de même bien présent dans son existence...

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