Aurélien CANOT, Media365, publié le vendredi 09 avril 2021 à 13h59
Cyrille Guimard revient sur le sprint dangereux de Nacer Bouhanni lors de l'arrivée de Cholet-Pays de Loire le mois dernier. Pour l'ancien sélectionneur de l'équipe de France,, le sprinteur français ne doit pas être sanctionné par l'UCI.
Le comportement sur le vélo de Nacer Bouhanni lors de l'arrivée de la semi-classique Cholet-Pays de Loire du 28 mars dernier n'a pas fini de faire parler. C'est maintenant au tour de Cyrille Guimard, dans sa chronique pour le site spécialisé cyclismactu.net, où l'ancien sélectionneur de l'équipe de France fait le tour de l'actualité du peloton, de revenir sur ce sprint dangereux du Vosgien, tout près d'envoyer le Britannique de l'équipe Groupama-FDJ Jake Stewart au sol en le tassant contre les barrières lors de l'emballage final. Une manœuvre rappelant celle qui avait provoqué la terrible chute de Fabio Jakobsen l'année dernière sur le Tour de Pologne et avait valu au Néerlandais Dylan Groenewegen une suspension de neuf mois. En ce qui concerne le geste de Bouhanni, Guimard estime en revanche que le coureur de l'équipe Arkéa-Samsic a déjà été suffisamment sanctionné en ayant été déclassé par les commissaires après l'arrivée. Pour l'ancien directeur sportif aujourd'hui consultant, l'UCI ne doit pas aller au-delà de cette décision dans la mesure où Bouhanni n'avait pas l'intention de nuire volontairement.
« L'affaire de racisme, c'est la troisième sanction »
« Nacer Bouhanni doit prendre zéro ! Si on considère qu'il doit être sanctionné, c'est qu'on a la preuve qu'il l'a fait volontairement pour faire tomber un coureur. À ce moment-là, il va falloir faire les sprints dans des couloirs. Pour qu'il puisse y avoir une sanction au-delà du déclassement, il faut démontrer qu'il y a une faute intentionnelle pour nuire, sinon dans toutes les chutes où un coureur touche une roue et fait tomber quinze autres coureurs, il va falloir l'emmener en commission de discipline », analyse Guimard, en espérant que l'instance saura faire preuve d' « intelligence, de bon sens et de logique ». Soit un peu tout ce qu'il a manqué aux détracteurs de Bouhanni sur les réseaux sociaux, où le cycliste a subi un violent acharnement après ce sprint houleux. Un procès en place publique doublé d'injures racistes à n'en plus finir que le Ligérien, scandalisé par autant de haine, ne comprend pas. « L'affaire de racisme que l'on évoque aujourd'hui, c'est la troisième sanction, et ça c'est dégueulasse », déplore Guimard, qui en profite pour ouvrir à son tour le vaste débat de l'anonymat sur les réseaux sociaux. « Comment peut-on tolérer ça ? J'en appelle aux politiques ! J'ai du mal à comprendre tout ça, mais peut-être qu'encore une fois je ne suis pas assez intelligent pour le comprendre, ou trop vieux. »