Groupama-FDJ - Madiot : "Trop facile de remettre les chutes sur le dos des coureurs"

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Thomas Siniecki, Media365 : publié le samedi 06 avril 2024 à 14h07

C'est à l'ensemble du monde du cyclisme de repenser la vision des courses pour arrêter de mettre les acteurs face à un tel danger, en légiférant pour changer les choses. Tel est le nouveau cri d'alarme de Marc Madiot.

Marc Madiot ne le cache pas, il n'appliquera pas seul des mesures de protection en faveur de ses coureurs face aux chutes de plus en plus nombreuses et dangereuses. Pour lui, ce doit être uniquement le rôle des instances, comme il l'a encore martelé samedi sur RMC en réaction à l'effroi provoqué par la journée de jeudi au Tour du Pays basque : "Qu'est-ce qu'on va faire dimanche, à deux kilomètres de l'entrée de la trouée d'Arenberg ? Dans les 24 bagnoles, on va tous dire la même chose : il faut virer dans les cinq premiers. Remontez, remontez, placez-vous. On est dans le rôle du sportif."

"On devrait tous faire quelque chose"

Pour le directeur sportif historique de l'équipe Groupama - FDJ, "on peut retirer les oreillettes, on peut alourdir les vélos, réduire les braquets, changer les freins, masquer les capteurs de puissance". Mais pas question, donc, d'être le premier à tenter de changer les choses de son côté, et l'ancien coureur (vainqueur de Paris-Roubaix en 1985 et 1991) a au moins le mérite d'expliquer tout haut ce que tous ses collègues appliquent également : "On devrait tous faire quelque chose. Moi le premier, je devrais accepter de ne plus avoir de moyen de communication direct avec mes coureurs. Moi le premier, je devrais peut-être accepter de revenir aux freins à patins, même si je vais mettre en difficulté mes coureurs par rapport à la concurrence."

Le dirigeant se dit remonté sur le sujet lorsqu'il entend que la responsabilité est mise sur les équipes et surtout sur les coureurs : "Il y a une petite musique qui circule en ce moment pour dire qu'on va mettre des cartons jaunes et rouges. Je trouve ça lamentable qu'on remette ça sur le dos des coureurs. Ils sont là pour faire une compétition. On leur demande d'être préparés, d'être au top, performants, et on laisse penser que c'est peut-être de leur faute si ça se passe mal. C'est trop facile. Il ne se passe rien." Il conclut même son propos en se révélant soulagé que son fils de treize ans ne veuille pas faire de compétition : "J'en suis heureux et c'est terrible. C'est ma vie, ma passion."

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