Groupama-FDJ - Madiot "Les coureurs ? Ils ne se parlent plus"

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Faraj Benlahoucine, Media365 : publié le dimanche 22 janvier 2023 à 18h22

Marc Madiot, témoin du changement d'attitude des coureurs au sein du peloton, constate que les acteurs de la petite reine ne se parlent plus comme du temps où il était professionnel au siècle passé.

Ancien coureur de la fin du siècle passé, Marc Madiot a depuis 1997 embrassé une autre carrière dans le cyclisme, celle de directeur sportif. Chez Groupama-FDJ, il dirige notamment Thibaut Pinot qui a surpris tout son monde en annonçant dix jours auparavant prendre sa retraite sportive en fin de saison. Invité ce dimanche dans les Grandes Gueules du Sport sur les ondes de RMC, Marc Madiot est toutefois intervenu à propos d'un thème totalement différent: l'atmosphère au sein du peloton entre les concurrents. "Le peloton est plus dense, plus mondial. La relation entre coureurs est différente. A l'époque où je courais, tout le monde se connaissait et se côtoyait" a d'abord rappelé le quinquagénaire.



"J'avais coutume de demander à mes coureurs ce qu'ils se racontaient dans le peloton. Aujourd'hui, quand on leur demande ce qu'il se dit, ils ne se disent rien. Ce qui est vrai. Aujourd'hui, il y a la pression de la course, il y a peu d'écart entre les coureurs en termes de niveau" a par la suite constaté l'ancien champion de France. Quelles explications peut-on apporter à ces changements générationnels ? L'arrivée des oreillettes entre autres selon le directeur sportif, favorisant la concentration des champions sur leurs objectifs. "Ils ne se parlent plus, alors que nous, il y avait des temps morts dans le peloton. On avait le temps de discuter et il y avait un lien et un respect des plus grands. Quand je suis arrivé dans le peloton aux côtés de Francesco Moser ou Giuseppe Saronni, je faisais attention parce qu'il y avait cette histoire autour du coureur."

La pression des points et du classement UCI

Mais aussi, en relation également avec les oreillettes et les consignes de course, Marc Madiot estime que les impératifs exigés par les formations du circuit professionnel infligent une pression supplémentaire. "Ce n'est pas qu'une histoire de niveau, c'est une histoire d'état d'esprit. Dans les équipes, on se bat pour des points. Il n'y a plus de petites courses. Tout compte et il faut aller chercher du résultat. Il y a un conditionnement différent par rapport aux coureurs et aux sportifs en général" dixit le double vainqueur de Paris-Roubaix. L'écurie française TotalEnergies, exclue de l'élite du cyclisme professionnel pour les trois prochaines saisons, l'a appris à ses dépens.

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