Démare : " Je me pose des questions "

Démare : " Je me pose des questions "©Media365

Aurélien CANOT, Media365, publié le lundi 08 novembre 2021 à 21h47

Alors que son livre « Une année dans ma roue » sort cette semaine, Arnaud Démare avoue dans Le Parisien en ce début de semaine qu'il se pose beaucoup de questions au sujet de ce cyclisme à deux vitesses. Le sprinteur français, qui a terminé sa saison sur un succès sur Paris-Tours, ne prononce jamais le mot « dopage » pour autant.

Si vous espériez entendre le mot "dopage" sortir de la bouche d'Arnaud Démare (30 ans), il faudra repasser. Aussi sceptique soit-il, le Picard ne brisera pas cette omerta qui règne dans le cyclisme et consiste pour la plupart des coureurs du peloton professionnel à ne jamais prononcer tout haut que ce que beaucoup pensent tout bas. "Je ne dirais pas le mot dopage, pas question. Mais on n'a pas tous la même limitation de vitesse. De nombreux coureurs ressentent la même chose que moi." Toutefois, si le sprinteur français s'attache à ne jamais prononcer le terme, pas plus dans son livre "Une année dans ma roue", qui sort cette semaine aux éditions Talent Sport, que dans l'interview qu'il a accordée au journal Le Parisien en marge de la publication de l'ouvrage, ses propos, eux, transpirent très fort ce soupçon qui n'a jamais réellement quitté le vélo et revient très fort, cette année peut-être plus encore que jamais après le nouveau sacre (le deuxième consécutif) de Tadej Pogacar sur le Tour de France, alors que le Slovène n'a même pas encore 24 ans. "Je me pose des questions » sur le peloton, mais je dis ce que de nombreuses personnes voient, confie-t-il. Tout le monde n'a pas les mêmes restrictions sur certains produits comme les cétones. Je fais partie d'une équipe qui a pris, comme d'autres, des engagements. Mais tout le peloton n'est pas comme nous."

Démare : "J'ai trouvé que ça roulait vraiment d'enfer"

Prudent, Démare avoue uniquement auprès de nos confrères qu'il se pose des questions à propos de ce cyclisme à deux vitesses. Au même titre qu'il s'interroge grandement sur l'écart de niveau qui le sépare de ses concurrents sprinteurs, lui qui a certes terminé la saison en beauté en triomphant sur Paris-Tours mais a fait chou blanc en World Tour (aucun succès). "C'est le jeu de trouver plus fort que soi. Mais cette saison, dès Paris-Nice, j'ai trouvé que ça roulait vraiment d'enfer. En une seule année, ça s'est vraiment accéléré", analyse le protégé de Marc Madiot au sein de l'équipe Groupama-FDJ. Dans son livre, Démare va plus loin encore. Notamment lors de cette fameuse page 212 qui devrait faire beaucoup parler. L'intéressé le sait. "Ça parle dans le peloton, y écrit le triple champion de France sur route. On sait que certains ont fait toute leur préparation en altitude avec les cétones (un complément alimentaire controversé mais pas interdit, utilisé par Jumbo-Visma, Deceuninck, Bahrain ou encore Ineos, ndlr), qu'ils ont perdu 3 kg, qu'ils récupéraient mieux. On sait qu'il y a quelque chose, notamment chez les sprinteurs."

Une page 212 qui devrait faire beaucoup parler...

Démare avoue dans Le Parisien qu'il a longtemps réfléchi avant de balancer ce pavé dans la mare. Mais même avec du recul, il ne le regrette pas. Cela semblait surtout plus fort que lui, à l'entendre. "Cette page 212, je l'ai relue et affinée plusieurs fois pour ne pas dire trop de bêtises. Même si je n'étais pas en grande forme le jour de Tignes (le jour de son arrivée hors-délais sur le dernier Tour de France, lors de la 9eme étape), je ne vois pas comment j'aurais pu m'entraîner mieux que je ne l'ai fait avant. Forcément, j'en suis sorti déstabilisé." L' "année dans la roue" d'Arnaud Démare ne s'annonce pas de tout repos. Qu'il soit ou non question de... "dopage"

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