Cyclisme : Les satisfactions et déceptions de la saison 2022

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Mathieu WARNIER, Media365, publié le mercredi 19 octobre 2022 à 15h50

Alors qu'elle vient de s'achever, la saison cycliste 2022 aura été marquée par des révélations mais également de grandes déceptions.

Alors qu'elle se referme, la saison 2022 a été celles des confirmations. Attendue au plus haut niveau, la jeune génération a pris le pouvoir comme l'attestent les vainqueurs des trois Grands Tours. Frustré en 2020 après avoir vu la victoire finale lui échapper lors de la dernière étape, Jai Hindley n'a rien laissé au hasard pour remporter le Giro avant d'aller chercher la 10eme place à l'issue de la Vuelta. A 26 ans, le natif de Perth a surtout été le plus âgé à triompher sur une course de trois semaines cette année. Alors qu'il a été un des rares à mettre dans le rouge Tadej Pogacar à l'occasion du Tour de France en 2021, Jonas Vingegaard a profité de la force de frappe d'une équipe Jumbo-Visma dévouée à sa cause après les malheurs de Primoz Roglic pour faire craquer le double tenant du titre sur les pentes du Col du Granon puis sur les hauteurs d'Hautacam. Tout comme le Danois, Remco Evenepoel a définitivement explosé en cette année 2022. Si son talent était évident dès 2019 et son succès sur la Clasica San Sebastian, le Belge a frappé très fort sur la Vuelta alors que ce n'était que son deuxième Grand Tour en carrière. Mais, en plus d'avoir su avoir de la constance sur trois semaines, Remco Evenepoel a également prouvé que son équipe pouvait compter sur lui le « Jour J ».

La jeune génération a impressionné

Avant ses exploits sur les routes espagnoles, il s'était arrogé son premier Monument lors Liège-Bastogne-Liège avant d'écraser la Clasica San Sebastian. L'apothéose restera un premier titre de champion du monde qui ne souffre d'aucune contestation. Une saison 2022 que, malgré tout, Tadej Pogacar aura également marqué de son empreinte. S'il gardera malgré tout un peu de frustration liée à son Tour de France, le Slovène a réalisé une année pleine conclue par un deuxième succès consécutif sur le Tour de Lombardie. Ce à quoi viennent se greffer notamment les Strade Bianche ou le Grand Prix de Montréal. Mais le coureur qui a peut-être le plus impressionné restera Wout Van Aert. Coéquipier modèle pour Jonas Vingegaard sur le Tour de France, le Belge a confirmé être un véritable passe-partout, parvenant à accompagner son leader quasiment jusqu'au sommet d'Hautacam après être parti en échappée, à gagner en échappée au sprint ou en contre-la-montre. Son seul regret sera sans doute la deuxième place sur Paris-Roubaix derrière Dylan van Baarle... qui sera à ses côtés l'an prochain chez Jumbo-Visma. Mathieu van der Poel, quant à lui, aura vécu une saison paradoxale. Après avoir été piégé par Matej Mohoric dans le final de Milan-Sanremo, il a été brillant sur les classiques flandriennes, avec notamment un deuxième Tour des Flandres en trois ans.

Saison noire pour Alaphilippe

Toutefois, le petit-fils de Raymond Poulidor n'a pas apprécié l'enchaînement Giro-Tour de France mais la tentation de porter le maillot rose à l'issue d'une première étape pour puncheurs s'est avérée trop forte. Une sombre affaire en Australie l'a finalement privé d'une belle fin aux championnats du monde. Toutefois, une de ses plus grandes fiertés sera sans doute celle d'avoir mené son équipe Alpecin-Deceuninck dans l'élite du cyclisme professionnel pour les trois prochaines saisons. Ce qui attend également l'équipe Arkéa-Samsic qui, au terme de trois ans d'un travail de longue haleine et malgré les malheurs de Nairo Quintana, a su se glisser au sommet. Le maillot de champion du monde, Julian Alaphilippe n'a pas regretté de l'avoir cédé à Remco Evenepoel. Victime de lourdes chutes sur Liège-Bastogne-Liège puis la Vuelta, le Français n'a jamais été en mesure de donner la pleine mesure de son talent en 2022, ne comptant que deux victoires. Une saison qui marquera également un tournant pour le cyclisme professionnel, dont la réforme décidée en 2020 entrera en vigueur. En raison d'un manque criant de résultats et peut-être de vision à long terme, les formations Lotto-Soudal et Israel-Premier Tech ont perdu leur place dans l'élite. La saison 2022 aura également vu les figures du peloton que sont Philippe Gilbert et Alejandro Valverde, symboles d'une époque peut-être révolue, raccrocher leur vélo. Ils laissent une jeune génération avide de gloire prendre la lumière, au risque de se brûler trop vite les ailes.

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